Niemann-Pick C : Résultats de l’essai clinique évaluant l’efficacité de l’Arimoclomol

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L’Arimoclomol est une molécule qui stimule la production par nos cellules de certaines protéines dites de choc thermique, plus particulièrement Hsp 70 (Heat Shock Protein 70). Il s’agit de protéines dites chaperonnes dont le rôle est d’aider d’autres protéines – comme les protéines NPC1 et NPC2 – à retrouver une forme plus active et plus stable pour mieux fonctionner.

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Modalité de l’essai clinique : L’essai clinique international de phase II/III, mené par le laboratoire danois Orphazyme, a inclus 50 malades âgés de 2 à 18 ans, en capacité de marcher (avec ou sans aide) et présentant au moins une atteinte neurologique (ataxie, dystonie, épilepsie, perte d’audition,…). Ils pouvaient être traités ou non par miglustat (Zavesca®). Les deux tiers des malades ont pris 3 fois par jour, par voie orale, l’Arimoclomol; le tiers restant a reçu un placebo (une gélule ne contenant pas la molécule active). Cette répartition s’est faite à l’aveugle, c’est-à-dire que ni les médecins, ni les malades ne savaient qui prenait ou non la molécule active. Le suivi s’est fait sur un an, à l’issue duquel les malades ont pu continuer dans une étude d’extension où tous reçoivent l’Arimoclomol. Pendant la première année (durée de l’essai avec groupe contrôle), les malades ont effectué des tests, en début de l’étude, puis tous les 3 mois. Le critère premier d’évaluation est le suivi de l’évolution de la sévérité clinique de la maladie grâce à une échelle prenant en compte 5 domaines clés de la maladie: la marche, la motricité fine, le cognitif, le langage et la déglutition. Chaque domaine est noté de 0 (normal) à 5 (perte complète), l’échelle va donc de 0 à 25. Dans une étude préalable de l’histoire naturelle de la maladie, l’augmentation moyenne de sévérité avait été évaluée à 1,5 point par an.

Résultat à un an :

Au bout d’un an, l’Arimoclomol a apporté un effet bénéfique objectivé par une différence de 1,34 points entre le groupe traité et celui non traité (placebo). Cette différence n’est cependant pas suffisamment significative statistiquement. Le laboratoire a donc fait une évaluation plus fine de l’effet du traitement, en constituant des sous-groupes de malades selon certaines spécificités. Ainsi, en ne prenant pas en compte les résultats des enfants âgés de moins de 4 ans (maladie plus sévère; seulement 6 des 50 patients inclus), la différence devient plus importante et statistiquement significative entre le groupe traité et non traité (1,68 points de différence). De même, si on ne considère que les enfants traités (ou ayant été traités) par Zavesca®, il apparait une différence significative de 2 points entre le groupe d’enfants ayant reçu l’Arimoclomol et celui des enfants sous placebo.

D’une manière générale, le traitement par Arimoclomol a été plutôt bien toléré. D’autres critères ont été évalués. L’impression globale d’amélioration clinique, critère subjectif, n’a toutefois pas permis de mettre en évidence une différence entre les groupes. Des dosages de biomarqueurs ont aussi montré chez les enfants traités par l’Arimoclomol une diminution de l’accumulation du cholestérol dans les cellules sanguines et de la peau, et d’un oxystérol (cholestane-triol) dans le sérum.

Le laboratoire pense présenter les résultats du suivi sur 2 ans avant la fin de l’année 2019, et prépare un dossier de demande d’accord de commercialisation afin de le soumettre aux agences du médicament américaine et européenne.

[/Delphine GENEVAZ
Marie-Thérèse VANIER/]

22/03/2019

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