MPS VI (maladie de Maroteau-Lamy) : le laboratoire INVENTIVA lance son essai clinique Safe-KIDD, avec sa molécule Odiparcil

Les mucopolysacchariodoses (MPS) sont des maladies induites par la déficience d’enzymes lysosomales conduisant à l’accumulation cellulaire de glycosaminoglycanes (GAG). Cette accumulation perturbe le fonctionnement des organes et provoque les différents symptômes constatés dans ces maladies.

La plupart des MPS bénéficient aujourd’hui de traitements spécifiques dont le principe consiste à apporter, par des perfusion intraveineuses régulières, l’enzyme qui fait défaut. Cependant les barrières physiologiques (cerveau, système oculaire) ou la faible vascularisation de certains organes (os, cartilage), diminuent fortement l’accessibilité à ces organes des enzymes perfusées, et en limite l’action thérapeutique.

L’approche d’INVENTIVA est complémentaire et consiste à diminuer l’accumulation des GAG. Traitement à prise orale, l’Odiparcil a la capacité de se lier aux GAG (principalement la chondroïtine sulfate (DS) et le dermatane sulfate (DS)). Le complexe Odiparcil-GAG ainsi formé est un produit soluble qui est éliminé par voie urinaire. Molécule de petite taille, elle semble pouvoir atteindre les tissus faiblement vascularisés ou protégés par des barrières naturelles.

RESULTATS DU PREMIER ESSAI CLINIQUE D’ODIPARCIL : IMPROVES

Les résultats obtenus à l’issu de leur premier essai clinique (iMProveS) ont fait l’objet de communications durant le premier semestre 2020 (présentation web en décembre 2019, poster au congrès WORLD en février 2020).

Pour rappel, cet essai de phase IIa, mené chez des patients atteints de MPS VI (maladie de Maroteau-Lamy) et âgés de plus de 16 ans, avait pour objectifs premiers d’évaluer la sécurité du produit, son devenir dans le corps (pharmacocinétique) et son efficacité à différentes doses. La durée de suivi des patients pour l’étude était de 26 semaines (6 mois).

15 patients traités par enzymothérapie ont été répartis aléatoirement et à l’aveugle en 3 groupes. En plus de l’enzymothérapie habituelle, les patients ont pris soit de l’Odiparcil à 500 mg par jour (2 fois 250 mg), soit de l’Odiparcil à 1 000 mg par jour (2 fois 500 mg), soit un placebo (produit sans le principe actif). Un quatrième groupe de 5 patients, non traités par enzymothérapie, ont pris de l’Odiparcil à la dose de 1 000 mg par jour (2 fois 500 mg).

Dans chacun des 3 groupes de patients traités par Odiparcil, 2 patients ont arrêté avant la fin de l’étude soit par choix personnel soit pour des effets secondaires (2 faibles, 2 modérées et 1 sévère). Les deux effets secondaires modérés sont biologiques (protéinurie) et se sont avérés être des faux positifs). Globalement le profil de sécurité du traitement est considéré comme bon à l’issu de l’étude.

Parmi les patients sous enzymothérapie, après 6 mois de traitement additionnel par Odiparcil (500 et 1000 mg par jour), certains obtiennent une amélioration (légère à plus importante) de leurs fonctions respiratoire, cardiaque et de leurs opacités cornéennes. Dans le groupe de patients sans enzymothérapie et traités par Odiparcil (1 000 mg par jour) des premiers signaux d’efficacité sur ces 3 paramètres sont également détectés, ainsi qu’une amélioration de la douleur.

Le laboratoire prévoit de mettre en place une phase d’extension à cet essai afin de permettre aux adultes MPS VI qui y ont participé de reprendre le traitement avec un suivi sur un plus long terme.

En conclusion le laboratoire poursuit donc le développement de son traitement par Odiparcil avec le lancement d’un deuxième essai clinique.

LANCEMENT D’UN ESSAI CLINIQUE PEDIATRIQUE : SAFE-KIDDS

L’objectif principal de cet essai de phase Ib/II est de montrer que l’odiparcil peut être administré en toute sécurité aux enfants atteints de MPS VI âgés de 5 à 15 ans, et de déterminer la meilleure dose pour le traitement. Cet essai permettra également de recueillir des informations sur le comportement et devenir du produit dans le corps (pharmacodynamique et pharmacocinétique) et de rechercher des signes d’efficacité en examinant plusieurs paramètres tels que la croissance, les fonctions pulmonaire, cardiaque, visuelle et auditive, la mobilité et la qualité de vie. L’Odiparcil sera donné en complément de l’enzymothérapie.

L’essai comprend 3 périodes :

1/ une phase ouverte de trois semaines, durant laquelle tous les enfants recevront trois doses croissantes d’odiparcil (une dose par semaine). 9 à 12 enfants participeront à cette étape.

2/ une phase d’un an durant laquelle les malades, répartis aléatoirement et en aveugle en 3 groupes, recevront en plus de l’enzymothérapie habituelle, soit la dose 1, soit la dose 2 d’Odiparcil (déterminées en première période), soit un placebo.

3/ une phase de prolongation de 6 à 12 mois durant laquelle les malades de la période 2 poursuivront leur traitement ou seront répartis aléatoirement dans l’un des deux groupes recevant l’Odiparcil s’ils recevaient précédemment le placebo.
Les malades pourront s’ils le souhaitent rejoindre ensuite une étude de suivi à long-terme (à confirmer selon l’évolution de l’essai safe-KIDDS) et continuer à recevoir l’Odiparcil.

Pour être éligible à cet essai il faut à minima :

• Etre âgé de 5 à 15 ans au moment du recrutement
• Avoir un diagnostic confirmé de MPS VI
• Etre sous enzymothérapie depuis au moins 12 mois

D’autres critères conditionnent l’éligibilité ou non.

Si vous souhaitez avoir plus de renseignements sur l’étude et les possibilités de l’intégrer vous pouvez contacter le docteur Nathalie GUFFON, Centre de Référence des Maladies Héréditaires du Métabolisme – HFME – 59 boulevard de Pinel – 69677 BRON cedex (Pour obtenir son adresse email, contactez l’association).

[/Delphine GENEVAZ/]

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