La société Axovant Gene Therapies a annoncé début novembre avoir obtenu l’accord de l’agence américaine du médicament (FDA) pour débuter son essai clinique de thérapie génique dans les gangliosidoses à GM2 (maladies de Tay-Sachs et Sandhoff).
Ces maladies sont dues au déficit de l’enzyme hexosaminidase A (HexA) constitué de l’assemblage de 2 protéines différentes, la sous-unité alpha produite par le gène HEXA et la sous-unité béta produite par le gène HEXB. Les maladies de Tay-Sachs et Sandhoff sont cliniquement similaires, elles se différencient par le gène muté qui pour la maladie de Tay-Sachs est le gène HEXA (déficit de la sous-unité alpha) et pour la maladie de Sandhoff le gène HEXB (déficit de la sous-unité béta).
Il existe 3 formes cliniques de ces maladies selon la sévérité et l’âge d’apparition des symptômes : la forme infantile (la plus fréquente), la forme infantile tardive/juvénile et la forme adulte.
La thérapie génique que souhaite évaluer la société Axovant consiste à injecter en une fois un mélange de vecteurs AAVrh8 contenant pour certains le gène HEXA pour d’autres le gène HEXB. L’injection se fait dans le cerveau au niveau du thalamus (en bilatérale : côté gauche et droit du cerveau) et en intrathécale dans le canal lombaire. L’essai clinique prévoit d’évaluer la sécurité et la tolérance du traitement pour trois différentes doses de vecteurs injectés (faible, moyenne, haute).
L’ensemble des enfants ayant été traités seront également suivis pour obtenir une première idée de l’efficacité de ces doses (fonction motrice, sévérité maladie, dosage activité enzymatique dans sérum et liquide céphalo-rachidien, imageries du cerveau (IRM/SRM)). La société prévoit de traiter entre 8 et 10 patients lors de ce premier essai clinique de phase I-II. Le recrutement devrait pour le moment être limité aux Etats-Unis.
[/Delphine GENEVAZ/]