Mi-octobre, le laboratoire Amicus Therapeutics indiquait dans un communiqué de presse avoir présenté lors d’un congrès international de neurologie pédiatrique, de nouveaux résultats intermédiaires de son essai clinique de thérapie génique dans la Céroïde Lipofuscinose Neuronale de type 6 (CLN6). Il s’agit d’une forme clinique dite infantile tardive du groupe des céroïdes lipofuscinoses neuronales, maladies neurodégénératives sévères, dont il existe à ce jours 14 types définis par le gène impliqué (13 différents gènes connus).
Le but de cet essai (phase I-II) est de vérifier, chez 13 enfants, la sécurité du traitement. Celui-ci consiste en une injection unique par voie intrathécale, d’une certaine quantité de vecteur AAV9 contenant le gène CLN6 (voir LysosomeInfo n°178 – septembre 2019). L’efficacité est également évaluée en comparant l’évolution du score au test simplifié de Hambourg des patients traités à celle obtenue chez des enfants non traités (Histoire Naturelle de la maladie). Ce test note de 0 à 3 la fonction motrice et la fonction verbale, le score maximal étant de 6 lorsque ces deux fonctions sont normales. Le suivi des enfants s’effectue sur une période initiale de 2 ans, prolongée par une phase d’extension de 13 ans supplémentaires.
Les enfants inclus dans l’essai devaient être âgés d’un an ou plus et obtenir un score au test d’au moins 3. De plus, ils devaient être en capacité de marcher (avec ou sans aide).
Le traitement a été globalement bien toléré par les 13 enfants.
Les résultats intermédiaires présentés sont obtenus chez 12 des 13 patients à un an post-traitement, et chez 8 patients à deux ans post-traitement. Ils sont comparés aux résultats obtenus préalablement lors d’une étude de l’Histoire Naturelle de la maladie chez 16 enfants. Ils montrent que le traitement a permis de réduire significativement l’évolution de la maladie avec une perte moyenne de 0.4 point et de 0.6 point, respectivement à un et deux ans post-traitement, au test simplifié de Hambourg. Cette perte est en moyenne de 1.2 points et 2.4 points chez les enfants suivis lors de l’étude de l’histoire naturelle. Les résultats individuels montrent que pour ces critères et sur ce temps de suivi, la maladie n’a pas évolué chez les plus jeunes enfants traités (19 mois, 30 mois, 36 mois avec initialement des scores respectifs au test de Hambourg de 5, 6 et 5). Le plus jeune ayant progressé d’un point sur sa fonction verbale pour atteindre le score maximal. Malheureusement, chez le patient le plus âgé au moment du traitement (79 mois, score initial de 3 au test) le déclin s’est poursuivi.
Ces résultats positifs intermédiaires sont encourageants dans le potentiel de cette thérapie à ralentir la progression des atteintes neurologiques chez des enfants atteints d’une CLN6.
Retrouvez les résultats sur le site d’Amicus Therapeutics : https://ir.amicusrx.com/static-files/686d6cb1-be62-4278-827e-68ac67df5efa et https://ir.amicusrx.com/static-files/a0bab53e-ed7d-4af8-9bc5-f08c5714a72a
[/Delphine GENEVAZ/]