Syndrome de Chediak-Higashi

ACCÈS RAPIDE
LYSOSOME

La maladie de Chediak-Higashi est une maladie lysosomale, c’est une affection très rare. Les personnes atteintes de cette affection, caractérisée par un albinisme oculo-cutané – anomalie dans la pigmentation de la peau et des cheveux), ont souvent une peau pâle et des cheveux clairs.

Qu’est ce que la maladie ?

La maladie de Chediak-Higashi est héréditaire avec une transmission est de type autosomique récessif. Les deux parents sont « porteurs sains » -chacun porteur d’un géne muté – et transmettent leurs deux gènes mutés à l’enfant. Le gène concerné CHS a été localisé sur le bras long du chromosome 1, en 1q42.1-q42.2. Un modèle animal existe, il s’agit de la souris Beige, qui a permis de mettre en évidence un gène codant pour la protéine LYST dont la fonction reste inconnue.

Le syndrome de Chediak-Higashi est causé par des mutations dans ce gène LYST (lysosomal trafficking regulator), qui produit une protéine responsable de la régulation du trafic et de la fonction des lysosomes et des corps apparentés. Les mutations de ce gène entraînent la production d’une protéine LYST dysfonctionnelle, ce qui conduit à la formation de lysosomes anormalement grands dans plusieurs types de cellules, y compris les cellules immunitaires comme les neutrophiles et les lymphocytes.

La maladie de Chédiak-Higashi a été identifiée par deux scientifiques qui lui ont donné son nom :

  • Sylvia Chédiak, une scientifique américaine d’origine cubaine, a décrit la maladie en 1952.
  • Moisés Chédiak-Higashi, un pédiatre brésilien, a également contribué à la compréhension de cette maladie, mais il n’est pas l’auteur initial de la description de la maladie.

Quels sont les signes ?

Les symptômes peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre. Il est important de noter que l’expression de ces symptômes peut varier considérablement entre les individus, et tous les individus atteints de syndrome de Chediak-Higashi ne présenteront pas tous ces symptômes, mais ils peuvent inclure les suivants :

  • Hypopigmentation : Un des signes les plus courants et visible est une diminution de la pigmentation de la peau, des cheveux et des yeux, ce qui donne à la peau et aux cheveux une apparence pâle ou argentée et aux yeux une couleur bleu clair. Les mélanocytes, les cellules responsables de la production de mélanine (le pigment qui donne leur couleur à la peau, aux cheveux et aux yeux), contiennent également des lysosomes anormalement grands. Cela affecte la distribution de la mélanine, conduisant à une hypopigmentation.

 

  • Infections récurrentes : En raison de déficits du système immunitaire, les personnes atteintes de ce syndrome sont souvent sujettes à des infections récurrentes, y compris des infections cutanées, des infections des voies respiratoires supérieures et d’autres types d’infections bactériennes, virales et fongiques. Les grandes inclusions lysosomales dans les neutrophiles et autres cellules immunitaires affectent la capacité de ces cellules à se déplacer vers le site d’une infection (un processus appelé chimiotactisme) et à détruire les agents pathogènes. Cela conduit à une susceptibilité accrue aux infections bactériennes et virales.

 

  • Troubles neurologiques : Des troubles neurologiques peuvent également survenir, notamment des problèmes de mouvement et de coordination, une faiblesse musculaire, des troubles de la parole, des convulsions et un retard de développement. Les perturbations dans les lysosomes peuvent également affecter le fonctionnement des cellules nerveuses, bien que le mécanisme exact de la neurodégénérescence dans le syndrome de Chediak-Higashi ne soit pas encore entièrement compris.
  • Phase accélérée ou phase lymphomateuse : Dans certains cas, les personnes atteintes du syndrome de Chediak-Higashi peuvent passer à une phase dite « accélérée » ou « lymphomateuse ». Pendant cette phase, certaines cellules du système immunitaire (les lymphocytes) se multiplient de manière incontrôlée et s’infiltrent dans divers organes et tissus, entraînant des symptômes tels que la fièvre, l’élargissement du foie et de la rate, l’anémie, et des saignements ou des ecchymoses faciles. Cette phase est souvent déclenchée par une infection et peut être potentiellement mortelle.

 

  • Autres symptômes : D’autres symptômes peuvent inclure des problèmes oculaires tels que le nystagmus (mouvements oculaires incontrôlables), la photophobie (sensibilité à la lumière), et une diminution de la vision.

Diagnostics et dépistages ?

Le diagnostic du syndrome de Chediak-Higashi est difficile en raison de sa rareté et de la diversité de ses manifestations cliniques. Cependant, il existe plusieurs outils qui peuvent aider à confirmer le diagnostic.

  • Examen clinique : Le médecin peut d’abord suspecter le syndrome de Chediak-Higashi sur la base des symptômes observés, notamment l’hypopigmentation de la peau et des cheveux, des infections récurrentes, et d’autres signes et symptômes associés à la maladie.
  • Examen du sang périphérique : Une étude de sang périphérique peut montrer la présence de granules d’inclusion anormalement grands dans les leucocytes, une caractéristique du syndrome de Chediak-Higashi.
  • Biopsie cutanée : Une biopsie cutanée peut également être utile. L’examen au microscope des cellules de la peau peut révéler la présence de granules d’inclusion anormalement grands dans les mélanocytes.
  • Test génétique : Le test génétique est l’outil de diagnostic définitif. Ce test identifie les mutations dans le gène LYST qui causent le syndrome de Chediak-Higashi.

La combinaison de ces techniques de diagnostic permet aux médecins de poser un diagnostic précis

 

Dépistage
Le dépistage pour les personnes à risques (parenté) et désir de grossesse.
Vous pouvez demander à votre médecin, une consultation de conseil génétique pour vous informer sur le mode de transmission de la maladie et sur le risque qu’une personne a de développer et/ou de transmettre la maladie dans l’avenir. Et aborder les possibilité de dépistage.

Le dépistage de personnes à risque, concerne en particulier les frères et sœurs d’un malade. Il permet d’identifier un malade avant l’apparition de symptômes.
Elle permet d’identifier dans la famille du malade les porteurs sains et les personnes atteintes de la maladie qui n’auraient pas encore développé les manifestations (frères et sœurs du malade).

A cause de ses implications psychologiques (avec ce test, une personne peut apprendre qu’elle est atteinte de la maladie sans pour autant se sentir malade), le dépistage ne doit se faire qu’en respectant un certain nombre de principes. Pour les mineurs, le recours à l’analyse génétique reste exceptionnel, bien que la loi le prévoit étant donné qu’il existe un traitement qui apporte des bénéfices aux personnes atteintes (le traitement enzymatique substitutif).

Le dépistage prénatal concerne les couples ayant déjà eu un enfant malade. Le but du diagnostic prénatal est de déterminer au cours de la grossesse si l’enfant à naître est atteint ou non de la maladie.
Le diagnostic prénatal se fait le plus souvent par l’étude en direct de villosités choriales prélevées à 10-12 semaines d’aménorrhée, soit par détermination de l’activité arylsulfatase B (un prélèvement important est toutefois nécessaire), soit par la recherche des mutations identifiées chez le cas index.

Quelle prise en charge ?

La prise en charge médicale du syndrome de Chediak-Higashi est principalement symptomatique et palliative, étant donné qu’il n’y a pas de remède définitif pour cette maladie. Le traitement est généralement multidisciplinaire et nécessite une équipe de spécialistes pour gérer les divers symptômes et complications.

Des consultations expertes dans toute la France
La prise en charge de la maladie se conçoit au mieux dans le cadre de consultations pluridisciplinaires. Elles réunissent les compétences de plusieurs intervenants médicaux et paramédicaux. Suite au diagnostic vous serez orienté vers le centre expert (centre de référence) de la MPS VI le plus proche de votre domicile.

Les dispositifs de soins sont structurés en filière de santé et Centre de référence
– la filière Groupement des Maladies Héréditaires du Métabolisme (G2M).

  • Traitement des infections : Les personnes atteintes du syndrome de Chediak-Higashi sont sujettes à des infections récurrentes en raison d’un système immunitaire déficient. Par conséquent, le traitement des infections au moyen d’antibiotiques, d’antiviraux ou d’antifongiques est souvent nécessaire. Parfois, un traitement prophylactique avec des antibiotiques est utilisé pour prévenir les infections.
  • Gestion des problèmes cutanés : Les soins de la peau, y compris l’utilisation de crèmes et de lotions, peuvent aider à gérer la kératodermie palmo-plantaire associée à la maladie.
  • Gestion des problèmes neurologiques : Les symptômes neurologiques, tels que les troubles de la marche, la faiblesse musculaire et les troubles de la parole, peuvent nécessiter une intervention de physiothérapeutes, d’orthophonistes et d’autres spécialistes de la rééducation.
  • Thérapie de la phase accélérée : La phase accélérée de la maladie peut nécessiter un traitement avec des agents chimiothérapeutiques pour contrôler la prolifération anormale des cellules immunitaires. Des médicaments immunosuppresseurs peuvent également être utilisés.
  • Transplantation de cellules souches hématopoïétiques : Dans certains cas, une transplantation de cellules souches hématopoïétiques (aussi connue sous le nom de greffe de moelle osseuse) peut être envisagée. Cette procédure peut aider à restaurer la fonction immunitaire, prévenir la phase accélérée de la maladie et améliorer le pronostic à long terme. Cependant, elle comporte également des risques significatifs, y compris le risque de complications graves et potentiellement mortelles.

La recherche scientifique ?

Depuis 1990, Vaincre les Maladies Lysosomales est le premier financeur associatif de la recherche en France. De nombreux projets de recherche ont été subventionnés grâce à la solidarité et l’engagement associatif. Rejoignez nous pour poursuivre l’effort et vaincre la maladie.

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