Sialidose

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LYSOSOME

La sialidose est une maladie lysosomale héréditaire rare qui fait partie d’un groupe de maladies appelées glycoprotéinoses. Elle est également connue sous le nom de mucolipidose de type I. La sialidose est causée par des mutations dans le gène NEU1 qui entrainent un déficit de l’enzyme appelée neuraminidase 1, responsable de la dégradation des sialoglycoprotéines et des gangliosides dans les lysosomes.

Qu’est ce que la maladie ?

La sialidose est une maladie héréditaire à transmission autosomique récessive. C’est-à-dire qu’elle se développe lorsque les deux parents sont porteurs de la mutation et transmettent les gènes défectueux à l’origine de cette maladie à leurs enfants. Les individus qui héritent d’une seule copie du gène muté sont des porteurs sains (comme leurs parents), sans symptômes de la maladie. Il y a une chance sur quatre à chaque grossesse que l’enfant hérite du gène défectueux de chaque parent porteur et soit affecté par la maladie. Il y a deux chances sur trois que les frères et sœurs non affectés des enfants malades soient porteurs.

La prévalence de la sialidose tous types confondus est estimée à 1/4 200 000 naissances vivantes. C’est une maladie très rare.

Il existe deux types principaux de sialidose :

  • Sialidose de type I (forme légère) : Elle est également appelée sialidose à début tardif ou sialidose myoclonique. Les symptômes comprennent généralement une perte progressive de la vision, des mouvements involontaires (myoclonies), des problèmes de coordination (ataxie) et des crises d’épilepsie. Les symptômes apparaissent généralement à l’adolescence ou au début de l’âge adulte.
  • Sialidose de type II (forme grave) : Elle est également appelée sialidose à début précoce ou sialidose dysmorphique. Les symptômes apparaissent généralement à la naissance ou pendant l’enfance et peuvent inclure des anomalies faciales, une hypertrophie du foie et de la rate (hépatosplénomégalie), des troubles du développement, une perte de la vision et des troubles de l’ouïe.

A quoi est elle due ? 

La sialidose est causée par des mutations dans le gène NEU1 –  localisé en 6p21 sur l’ADN -, qui fournit les instructions pour fabriquer une enzyme appelée neuraminidase 1. Cette enzyme se trouve dans les lysosomes, qui sont de petites structures à l’intérieur des cellules qui dégradent et recyclent les molécules. La neuraminidase 1 a pour fonction de décomposer certaines molécules appelées sialoglycoprotéines et gangliosides, qui contiennent une substance appelée acide sialique.

Dans la sialidose, les mutations du gène NEU1 entraînent une diminution ou une absence de l’activité de la neuraminidase 1. Cela empêche la dégradation correcte des sialoglycoprotéines et des gangliosides dans les lysosomes, entraînant une accumulation de ces molécules. L’accumulation de ces substances peut endommager les cellules et les tissus dans diverses parties du corps, ce qui conduit aux divers symptômes associés à la sialidose.

La sévérité des symptômes et le moment de leur apparition peuvent varier en fonction du type et de l’emplacement des mutations dans le gène NEU1, ainsi que d’autres facteurs. Par exemple, la sialidose de type II, qui a tendance à être plus grave que la sialidose de type I, est généralement causée par des mutations qui éliminent complètement l’activité de la neuraminidase 1.

Quels sont les signes ?

Les symptômes de la sialidose varient en fonction du type de sialidose dont une personne est atteinte. Ces symptômes peuvent ausi varier considérablement en gravité d’une personne à l’autre, même au sein du même type de sialidose. En outre, certaines personnes atteintes de sialidose peuvent présenter d’autres symptômes non mentionnés ici.

1. Sialidose de type I :

Elle est également connue sous le nom de sialidose myoclonique, avec des symptômes qui se développent généralement à l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Les symptômes peuvent inclure :
• Des mouvements involontaires soudains (myoclonies)
• Une perte progressive de la vision
• Une perte d’équilibre et de coordination (ataxie)
• Des crises d’épilepsie
• Un rougissement de la peau (flush)
• Une hypertrophie des amygdales

2. Sialidose de type II :

Elle se divise en formes infantile et congénitale, avec des symptômes plus graves qui se développent généralement dès la naissance ou dans la petite enfance. Les symptômes peuvent inclure :
• Des anomalies du visage (dysmorphie faciale)
• Un retard de développement et une déficience intellectuelle
• Une hypertrophie du foie et de la rate (hépatosplénomégalie)
• Une perte de l’ouïe
• Des troubles de la vision
• Une croissance lente
• Des problèmes osseux, comme une déformation de la poitrine et une courbure anormale de la colonne vertébrale (scoliose)
• Une maladie cardiaque
• Une raideur articulaire et des contractions musculaires anormales

Diagnostics et dépistages ?

En raison de la complexité des symptômes et du fait que la sialidose est une maladie rare, le diagnostic peut être un processus compliqué qui implique plusieurs types de médecins, notamment des généticiens, des neurologues, des ophtalmologues et d’autres spécialistes en fonction des symptômes de la personne.

Le diagnostic de la sialidose est souvent suspecté sur la base des symptômes cliniques de la personne et peut être confirmé par des tests spécifiques. Pour le type 1, la maladie débute souvent par des troubles de la marche et/ou par une baisse de l’acuité visuelle et une tache rouge cerise est observée sur la rétine de presque tous les patients.

Les tests peuvent inclure :

1. Analyse d’urine : Les personnes atteintes de sialidose ont généralement des niveaux élevés d’une substance appelée acide sialique dans leur urine. Ce test peut donc aider à identifier la maladie.

2. Test enzymatique : Ce test mesure l’activité de l’enzyme neuraminidase dans les globules blancs ou d’autres types de cellules. Une activité enzymatique réduite ou absente est un signe de sialidose.

3. Analyse génétique : Ce test identifie les mutations dans le gène NEU1 qui causent la sialidose. C’est le moyen le plus direct de confirmer le diagnostic. En outre, si la mutation est connue dans une famille, des tests génétiques peuvent être utilisés pour dépister les membres de la famille à risque.

4. Biopsie : Dans certains cas, une biopsie de la peau ou d’un autre tissu peut être effectuée pour rechercher l’accumulation de substances caractéristiques de la sialidose.

Le dépistage pour les personnes à risques et grossesse.

Vous pouvez demander à votre médecin, une consultation de conseil génétique pour vous informer sur le mode de transmission de la maladie et sur le risque qu’une personne a de développer et/ou de transmettre la maladie dans l’avenir. Et aborder les possibilités de dépistage.

Le dépistage de personnes à risque, concerne en particulier les frères et sœurs d’un malade. Il permet d’identifier un malade avant l’apparition de symptômes.

Dans certains cas, ce diagnostic repose sur l’analyse génétique. Elle permet d’identifier dans la famille du malade les porteurs sains et les personnes atteintes de la maladie qui n’auraient pas encore développé les manifestations (frères et sœurs du malade). A cause de ses implications psychologiques (avec ce test, une personne peut apprendre qu’elle est atteinte de la maladie sans pour autant se sentir malade), le dépistage ne doit se faire qu’en respectant un certain nombre de principes.

Le dépistage prénatal concerne les couples ayant déjà eu un enfant malade. Le but du diagnostic prénatal est de déterminer au cours de la grossesse si l’enfant à naître est atteint ou non de la maladie.

Quelle prise en charge ?

La prise en charge de la mucolipidose de type 3 est complexe et nécessite une collaboration étroite entre les patients, leur famille et une équipe médicale spécialisée. Chaque patient peut présenter des besoins spécifiques, et la stratégie de traitement doit être adaptée en fonction de leur situation clinique.

Des consultations expertes dans toute la France
La prise en charge de la maladie se conçoit au mieux dans le cadre de consultations pluridisciplinaires. Elles réunissent les compétences de plusieurs intervenants médicaux et paramédicaux. Suite au diagnostic vous serez orienté vers le centre expert (centre de référence) le plus proche de votre domicile.

Les dispositifs de soins sont structurés en filière de santé et Centre de référence
– la filière Groupement des Maladies Héréditaires du Métabolisme (G2M).

La prise en charge de la sialidose est principalement symptomatique et de soutien, car il n’y a actuellement pas de traitement curatif pour cette maladie. La prise en charge peut nécessiter une équipe de professionnels de la santé pour traiter les divers symptômes et complications associés à la maladie.

  • Mouvements involontaires (myoclonies) : Les médicaments anticonvulsivants ou d’autres types de médicaments peuvent être utilisés pour aider à contrôler les mouvements involontaires.
  • Crises d’épilepsie : Les médicaments anticonvulsivants peuvent également être utilisés pour contrôler les crises d’épilepsie.
  • Problèmes de vision : Des lunettes de prescription ou des lentilles de contact peuvent aider à améliorer la vision si elle est affectée. Dans certains cas, une thérapie visuelle peut être recommandée.
  • Problèmes d’audition : Des appareils auditifs peuvent être utilisés pour améliorer l’audition.
  • Problèmes de développement et déficience intellectuelle : Une intervention précoce et une éducation spéciale peuvent aider les enfants atteints de sialidose à atteindre leur potentiel de développement et d’apprentissage.
  • Problèmes osseux : Les personnes atteintes de sialidose peuvent avoir besoin de voir un orthopédiste pour les problèmes osseux, comme la scoliose.
  • Problèmes cardiaques : Les personnes atteintes de sialidose qui développent des problèmes cardiaques peuvent avoir besoin de médicaments, de régimes alimentaires spécifiques ou de procédures médicales pour gérer ces problèmes.
  • Problèmes de santé générale : Une bonne nutrition et des soins de santé de routine sont également importants pour maintenir la santé générale des personnes atteintes de sialidose.

La recherche scientifique ?

Depuis 1990, Vaincre les Maladies Lysosomales est le premier financeur associatif de la recherche en France. De nombreux projets de recherche ont été subventionnés grâce à la solidarité et l’engagement associatif. Rejoignez nous pour poursuivre l’effort et vaincre la maladie.

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