Quelle prise en charge ?
Le traitement est personnalisé, au cas par cas. Il comporte souvent une enzymothérapie substitutive qui permet de remplacer l’enzyme déficiente par une enzyme recombinante fabriquée par génie génétique, l’alglucosidase alpha (Myozyme®), et toujours une prise en charge dite « symptomatique ».
Des consultations expertes dans toute la France
La prise en charge d’une glycogénose de type II (maladie de Pompe) se conçoit au mieux dans le cadre de consultations pluridisciplinaires spécialisées dans les maladies neuromusculaires ou dans les maladies héréditaires du métabolisme. Elles réunissent les compétences de plusieurs intervenants (neurologue, médecin de rééducation, kinésithérapeute, diététicien, psychologue…). Les dispositifs de soins sont structurés en filière de santé :
la filière de santé des maladies rares neuromusculaires (FILNEMUS),
la filière Groupement des Maladies Héréditaires du Métabolisme (G2M).
Un Protocole national de diagnostic et de soins (PNDS) sur la maladie de Pompe a été publié en 2016. Destiné aux professionnels de santé (médecin, kinésithérapeute…) même non spécialisés, il détaille la prise en charge optimale d’une personne atteinte de la maladie de Pompe aux différentes étapes, du diagnostic au traitement et au suivi.
L’enzymothérapie substitutive
Utilisée chez les enfants aussi bien que chez les adultes atteints d’une maladie de Pompe, l’enzymothérapie substitutive consiste à recevoir, sous forme de perfusions réalisées à l’hôpital toutes les deux semaines, une alpha-glucosidase acide fabriquée par génie génétique (l’alglucosidase alfa ou Myozyme®) afin de pallier le déficit de l’enzyme naturelle.
Ce traitement ne guérit pas la maladie (l’anomalie génétique persiste). Il restaure l’activité de l’enzyme manquante, limitant l’accumulation du glycogène dans les cellules.
Le traitement symptomatique
Essentiel, il consiste à prévenir et traiter les complications orthopédiques (articulations, os, tendons…), respiratoires et cardiaques de la maladie. L’objectif est d’améliorer le confort et la qualité de vie au quotidien des enfants et des adultes atteints d’une glycogénose de type II, mais aussi à plus long terme leur espérance de vie.
Le traitement symptomatique peut comporter :
- de la kinésithérapie, pour entretenir la musculature, limiter les rétractions musculaires comme les douleurs éventuelles et conserver l’amplitude des articulations, parfois en association avec le port d’attelles et la chirurgie;
- la pratique régulière d’une activité physique douce, selon les consignes du médecin de rééducation et du kinésithérapeute;
- des séances de kinésithérapie respiratoire, une assistance à la ventilation;
- une rééducation orthophonique en cas de difficultés pour avaler et/ou parler;
- des médicaments à visée cardiaque;
- un supplémentation en calcium et en vitamine D pour prévenir la déminéralisation des os (ostéoporose) lorsque la mobilité est réduite.
Des cartes d’urgences Maladie de Pompe (forme infantile et forme adulte) ont été mises en place. Elles présentent les recommandations importantes pour la sécurité et la prise en charge médicale d’urgence de la personne.
Registre maladie – Mieux connaitre l’évolution
Le développement de bases de données qui compilent des informations médicales de personnes atteintes d’une maladie de Pompe aident les chercheurs à mieux comprendre l’évolution de la maladie au cours du temps (histoire naturelle), ses complications et les effets à long terme des traitements. Il contribue également à mieux connaitre les pratiques actuelles en matière de diagnostic et de prise en charge, afin de les faire progresser. Il facilite enfin le recrutement de personnes susceptibles de bénéficier de nouveaux essais cliniques.
Depuis 2004, il existe un registre français de la maladie de Pompe. Il recense aujourd’hui les données de 240 personnes atteintes d’une maladie de Pompe en France. Il existe également une base de données internationale (Pompe registry) sponsorisée par le laboratoire Sanofi Genzyme.
N’hésitez pas, si ce n’est pas le cas, à demander à votre médecin de participer à ces registres très importants pour une meilleure compréhension et recherche.