MPS 7 – Sly

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LYSOSOME

La maladie de Sly, également connue sous le nom de mucopolysaccharidose de type VII (MPS VII) ou syndrome de Sly, est une maladie de surcharge lysosomale, très rare, du groupe des mucopolysaccharidoses. C’est une maladie héréditaire.

Qu’est ce que la maladie ?

Le MPS VII a été identifié pour la première fois par le Dr Sly en 1972 et comprend un spectre de symptômes allant de légers à graves. La MPS VII est une maladie autosomique récessive, ce qui signifie qu’elle survient lorsque quelqu’un hérite de deux copies du gène altéré, une de chaque parent. Les porteurs, qui n’ont qu’une seule copie du gène altéré, ne présentent généralement pas de symptômes de la maladie.

Moins de 50 patients à présentation néonatale à modérée ont été rapportés depuis la description initiale de la maladie par Dr Sly en 1972. Toutefois, la fréquence de la maladie est peut-être sous estimée puisque la présentation la plus fréquente est la forme anténatale qui reste encore sous-diagnostiquée.

La maladie de Sly est de la famille des mucopolysaccharidoses (MPS). Les mucopolysaccharides sont de longues chaînes de molécules de sucre utilisées dans la construction des os, du cartilage, de la peau, des tendons et de nombreux autres tissus du corps. Au cours de la vie normale, il existe un processus continu de recyclage consistant à construire de nouveaux mucopolysaccharides et à décomposer les anciens. Le processus de décomposition et de recyclage nécessite une série d’outils biochimiques spéciaux appelés enzymes.

Les personnes atteintes de MPS VII sont absentes ou ont un faible taux d’une enzyme appelée bêta-glucuronidase qui est essentielle à la décomposition de 3 mucopolysaccharides, le sulfate de dermatane, le sulfate d’héparane et le sulfate de chondroïtine.

Lorsque les mucopolysaccharides ne sont pas complètement décomposés, ils restent stockés dans le corps. Les symptômes de MPS VII sont le résultat de l’accumulation de sulfate de dermatane, de sulfate d’héparane et de sulfate de chondroïtine dans les tissus du corps.

Pour aller plus loin dans le processus biochimique : La maladie de Sly est ainsi causée par le manque d’activité d’enzymes spécifiques nécessaires pour décomposer les molécules appelées glycosaminoglycanes (GAG), (autrefois appelées mucopolysaccharides.)

La mucopolysaccharidose de type VII (MPS VII) est causée par une mutation dans le gène GUSB qui entraîne une déficience ou une absence de l’enzyme bêta-glucuronidase. Cette enzyme joue un rôle crucial dans la dégradation des glycosaminoglycanes (GAGs), qui sont de longues chaînes de sucres complexes. En particulier, la bêta-glucuronidase est nécessaire pour décomposer deux types spécifiques de GAGs : le dermatane sulfate et l’héparane sulfate.

Dans les cellules normales, les GAGs sont constamment produits et décomposés. Cependant, chez les personnes atteintes de MPS VII, l’absence ou l’insuffisance de l’enzyme bêta-glucuronidase entraîne une accumulation progressive de GAGs dans les lysosomes, qui sont de petites structures à l’intérieur des cellules qui dégradent et recyclent les différents types de molécules.

L’accumulation de GAGs dans les lysosomes perturbe le fonctionnement normal des cellules et entraîne une augmentation de la taille des lysosomes. Cela peut affecter de nombreux types de cellules et de tissus, y compris le tissu conjonctif, les os, le cerveau, le foie, la rate et le cœur.
Au fil du temps, l’accumulation de GAGs peut entraîner une variété de symptômes et de complications, dont la gravité varie en fonction de la quantité d’enzyme que le corps est capable de produire. Les symptômes peuvent inclure une faiblesse musculaire, une réduction de la mobilité des articulations, un visage grossier, un agrandissement du foie et de la rate, des problèmes cardiaques, des problèmes de vision et une déficience intellectuelle.

Les symptômes de la MPS VII peuvent varier considérablement en fonction de la quantité d’enzyme que le corps est capable de produire. Les personnes atteintes de la forme sévère de la maladie peuvent présenter des symptômes à la naissance ou peu après, notamment une faiblesse musculaire, une réduction de la mobilité des articulations, un visage grossier, un agrandissement du foie et de la rate, des problèmes cardiaques et une déficience intellectuelle. Les symptômes peuvent être moins graves chez les personnes atteintes de formes moins sévères de la maladie.

Quels sont les signes ?

Les symptômes de cette maladie peuvent varier considérablement en gravité et en apparition, en fonction de la quantité d’enzyme que le corps est capable de produire. Les symptômes peuvent apparaitre à la naissance, dans l’enfance, ou plus tard dans la vie.

Les symptômes peuvent inclure :

  • Caractéristiques faciales distinctives : Les personnes atteintes de MPS VII peuvent avoir un visage grossier avec des traits exagérés, y compris un nez épaté, des lèvres épaisses et une mâchoire proéminente.
  • Problèmes squelettiques : Les personnes atteintes de MPS VII peuvent avoir des problèmes de croissance et de développement des os, conduisant à des tailles courtes, une déformation de la colonne vertébrale (kyphose ou scoliose), une poitrine en forme de cloche et une mobilité articulaire réduite.
  • Problèmes cardiaques : Les valves cardiaques peuvent s’épaissir et devenir rigides, conduisant à des problèmes de fonctionnement du cœur.
  • Problèmes respiratoires : L’accumulation de GAGs peut affecter la fonction pulmonaire, conduisant à des problèmes respiratoires.
  • Grossissement du foie et de la rate : Cela peut être causé par l’accumulation de GAGs dans ces organes.
  • Problèmes de vision : Les personnes atteintes de MPS VII peuvent avoir des problèmes de vision en raison de l’accumulation de GAGs dans les yeux.
  • Déficience intellectuelle : Cela peut varier de léger à sévère.
  • Problèmes auditifs : Les troubles de l’audition peuvent survenir chez certaines personnes atteintes de MPS VII.

Il est important de noter que tous les individus atteints de MPS VII ne présenteront pas tous ces symptômes et que la gravité des symptômes peut varier considérablement d’une personne à l’autre.

Diagnostics et dépistages ?

Le diagnostic de la maladie de Sly (MPS VII) implique généralement plusieurs étapes.

1. Examen clinique : Les médecins commenceront généralement par un examen physique complet et une revue des symptômes du patient. Ils peuvent également poser des questions sur les antécédents médicaux de la famille, car la MPS VII est une maladie génétique qui peut être héritée.

2. Tests biochimiques : Les médecins peuvent effectuer des tests pour mesurer les niveaux de glycosaminoglycanes (GAG) dans l’urine. Des niveaux élevés de GAG peuvent être un signe de MPS VII ou d’autres types de mucopolysaccharidoses.

3. Test enzymatique : Pour confirmer le diagnostic, un test enzymatique peut être effectué. Ce test mesure l’activité de l’enzyme bêta-glucuronidase dans le sang ou les cellules de la peau. Des niveaux bas ou absents de cette enzyme sont caractéristiques de la MPS VII.

4. Test génétique : Pour confirmer définitivement le diagnostic et identifier la mutation spécifique, un test génétique peut être effectué. Ce test implique l’analyse du gène GUSB, qui est connu pour causer la MPS VII lorsqu’il est muté. Cela peut aider à confirmer le diagnostic, à fournir des informations sur le pronostic et à informer les options de conseil génétique pour la famille.

 

Le dépistage pour les personnes à risques (parenté) et désir de grossesse.

Vous pouvez demander à votre médecin, une consultation de conseil génétique pour vous informer sur le mode de transmission de la maladie et sur le risque qu’une personne a de développer et/ou de transmettre la maladie dans l’avenir. Et aborder les possibilité de dépistage.

Le dépistage de personnes à risque, concerne en particulier les frères et sœurs d’un malade. Il permet d’identifier un malade avant l’apparition de symptômes.
Elle permet d’identifier dans la famille du malade les porteurs sains et les personnes atteintes de la maladie qui n’auraient pas encore développé les manifestations (frères et sœurs du malade).

A cause de ses implications psychologiques (avec ce test, une personne peut apprendre qu’elle est atteinte de la maladie sans pour autant se sentir malade), le dépistage ne doit se faire qu’en respectant un certain nombre de principes. Pour les mineurs, le recours à l’analyse génétique reste exceptionnel, bien que la loi le prévoit étant donné qu’il existe un traitement qui apporte des bénéfices aux personnes atteintes (le traitement enzymatique substitutif).

Le dépistage prénatal concerne les couples ayant déjà eu un enfant malade. Le but du diagnostic prénatal est de déterminer au cours de la grossesse si l’enfant à naître est atteint ou non de la maladie.

Quelle prise en charge ?

La prise en charge de la mucopolysaccharidose de type VII (MPS VII) ou maladie de Sly est généralement multidisciplinaire, impliquant une équipe de professionnels de la santé qui travaillent ensemble pour gérer les symptômes et améliorer la qualité de vie du patient. Comme la maladie affecte plusieurs systèmes de l’organisme, la prise en charge peut impliquer différents types de traitements et de soutien, notamment :

1. Thérapie de remplacement enzymatique (TRE) : La vestronidase alfa (Mepsevii) est un médicament qui fournit une version synthétique de l’enzyme bêta-glucuronidase, qui est insuffisante ou absente chez les personnes atteintes de MPS VII. La TRE peut aider à réduire l’accumulation de glycosaminoglycanes (GAG) dans l’organisme et à atténuer certains symptômes de la maladie.

2. Traitements symptomatiques : D’autres traitements peuvent être nécessaires pour gérer les symptômes spécifiques de la maladie, tels que les problèmes respiratoires, cardiaques, osseux et visuels. Par exemple, des interventions chirurgicales peuvent être nécessaires pour traiter les problèmes osseux ou cardiaques, et des thérapies physiques et/ou de l’orthophonie peuvent aider à gérer les problèmes de mobilité et de communication.

3. Soutien psychosocial : En raison de l’impact de la maladie sur la qualité de vie, un soutien psychosocial peut être nécessaire pour aider les patients et leurs familles à faire face aux défis associés à la maladie.

Il est important de noter que bien que ces traitements puissent aider à gérer les symptômes de la MPS VII, ils ne guérissent pas la maladie. La recherche est en cours pour développer de nouvelles thérapies pour la MPS VII, y compris la thérapie génique, qui pourrait potentiellement offrir une cure en traitant la cause sous-jacente de la maladie.

 

Des consultations expertes dans toute la France

La prise en charge de la maladie se conçoit au mieux dans le cadre de consultations pluridisciplinaires. Elles réunissent les compétences de plusieurs intervenants médicaux et paramédicaux.

Les dispositifs de soins sont structurés en filière de santé et Centre de référence

– la filière Groupement des Maladies Héréditaires du Métabolisme (G2M).

Un Protocole national de diagnostic et de soins (PNDS) a été publié. Destiné aux professionnels de santé (médecin, kinésithérapeute…) même non spécialisés, il détaille la prise en charge optimale d’une personne atteinte de la maladie aux différentes étapes, du diagnostic au traitement et au suivi.

Lien du PNDS : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2021-11/argumentaire_pnds___gangliosidoses_a_gm2_27.10.2021.pdf

 

Un soutien psychologique est-il nécessaire ?

Un soutien psychologique peut s’avérer nécessaire pour les proches à plusieurs étapes de la prise en charge. L’annonce du diagnostic est souvent l’occasion de redécouvrir un certain nombre d’antécédents familiaux qui du coup s’éclairent suite au diagnostic. Un syndrome dépressif est parfois constaté chez les patients, à la fois au moment du diagnostic et lors du dépistage d’autres cas familiaux. Il peut y avoir un sentiment de culpabilité chez les patients nécessitant une prise en charge et un soutien à la fois familial et auprès des soignants (psychologue, psychiatre éventuellement).

Registre maladie – Mieux connaitre l’évolution

Le développement de bases de données qui compilent des informations médicales de personnes atteintes de la maladie aident les chercheurs à mieux comprendre l’évolution de la maladie au cours du temps (histoire naturelle), ses complications et les effets à long terme des traitements. Il contribue également à mieux connaitre les pratiques actuelles en matière de diagnostic et de prise en charge, afin de les faire progresser. Il facilite enfin le recrutement de personnes susceptibles de bénéficier de nouveaux essais cliniques.

 

La recherche scientifique ?

Depuis 1990, Vaincre les Maladies Lysosomales est le premier financeur associatif de la recherche en France. De nombreux projets de recherche ont été subventionnés grâce à la solidarité et l’engagement associatif. Rejoignez nous pour poursuivre l’effort et vaincre la maladie.

De nombreux efforts de recherche sont en cours pour mieux comprendre et traiter la Maladie de Sly (MPS VII). Cela comprend des recherches sur la thérapie génique, les thérapies de remplacement enzymatique et d’autres approches thérapeutiques potentielles.

  • Thérapie génique : La thérapie génique est une approche prometteuse pour le traitement des maladies génétiques comme la MPS VII. Cette technique vise à introduire une copie fonctionnelle du gène défectueux directement dans les cellules du patient, permettant aux cellules de produire la version correcte de l’enzyme qui manque ou qui est défectueuse. Des essais cliniques de thérapie génique pour la MPS VII sont en cours ou en planification.
  • Thérapies de remplacement enzymatique : Bien qu’une thérapie de remplacement enzymatique (TRE) pour la MPS VII soit déjà disponible sous la forme de la vestronidase alfa (Mepsevii), des recherches sont en cours pour améliorer l’efficacité de cette approche et pour développer de nouvelles TRE.
  • Nouvelles approches thérapeutiques : D’autres approches thérapeutiques sont également à l’étude. Par exemple, des chercheurs étudient l’utilisation de petites molécules pour augmenter l’activité de l’enzyme résiduelle, ou pour réduire la production de glycosaminoglycanes (GAG), afin de réduire l’accumulation de GAG dans les cellules.

 

Pour une vue sur la recherche internationale, visitez Clinical Trials (ressource fournie par la National Library of Medicine des États-Unis). Cette ressource fournit des informations sur l’état d’avancement des essais, y compris le recrutement, les essais terminés ou retirés et les lieux d’essai dans le monde entier. Pour en savoir plus sur les essais passés ou en cours, parlez-en à votre médecin et renseignez-vous sur les risques et les avantages potentiels.

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