MPS 6 – Maroteaux-Lamy

ACCÈS RAPIDE
LYSOSOME

La MPS IV (MPS 6) est une maladie lysosomale de la famille des est une maladie mucopolysaccharidique connue sous le nom de syndrome de Maroteaux-Lamy. La MPS VI présente un large éventail de symptômes osseux et cardio-respiratoire dont la gravité varie. Elle peut être désormais prise en charge et traitée par des thérapies enzymatiques substitutives.

Qu’est ce que la maladie ?

La MPS VI tire son nom commun de deux médecins français, le Dr Maroteaux et le Dr Lamy, qui ont décrit la maladie pour la première fois en 1963.

C’est une maladie héréditaire à transmission autosomique récessive. C’est-à-dire qu’elle se développe lorsque les deux parents sont porteurs de la mutation et transmettent les gènes défectueux à l’origine de cette maladie à leurs enfants. Les individus qui héritent d’une seule copie du gène muté sont des porteurs sains (comme leurs parents), sans symptômes de la maladie. Il y a une chance sur quatre à chaque grossesse que l’enfant hérite du gène défectueux de chaque parent porteur et soit affecté par la maladie. Il y a deux chances sur trois que les frères et sœurs non affectés des enfants MPS VI soient porteurs.

Le gène porteur de cette mutation est localisé sur le bras long du chromosome 5 (en 5q13) et plus de 54 mutations différentes ont été identifiées.
La prévalence de cette mucopolysaccharidose rare est comprise entre 1/250 000 et 1/600 0000 naissances.

Les symptômes et la sévérité de la maladie varient considérablement d’un patient à l’autre. Dans la formes la plus courante, les premières manifestations cliniques apparaissent entre 6 et 24 mois et s’accentuent progressivement.
Il existe des formes sévères et il existe également des formes intermédiaires, voire très modérées.

Autrefois le pronostic vital des patients étaient souvent de l’ordre de l’adolescence, ce qui a grandement évolué depuis la mise en place depuis 2006 d’un traitement par enzymothérapie.

Quelles sont les causes de cette maladie?

Les mucopolysaccharides sont des chaînes de molécules de sucre utilisées pour construire des tissus conjonctifs dans le corps, mais ont besoin d’une action du Lysosome pour les « transformer, casser, recycler. » Notre corps est en constante régénération et remplace constamment les matériaux usagés et les décompose pour les transformer ou les éliminer. Ce recyclage est effectué par des enzymes au sein des lysosomes présent dans toutes nos cellules.
– « muco » fait référence à la consistance gélatineuse épaisse des molécules
– « poly » signifie plusieurs
– « saccharide » est un terme général pour une molécule de sucre

La mutation de la MPS VI entraine le déficit d’une enzyme (la N-acétylgalactosamine-4-sulfatase ou arylsulfatase B) essentielle à la décomposition du « dermatane sulfate mucopolysaccharidique ». Ces matériaux non décomposés vont alors se stocker, s’accumuler dans les lysosomes des cellules du corps, causant des dommages progressifs. Les bébés peuvent montrer peu de signes de la maladie, mais à mesure que les cellules subissent des dommages, les symptômes commencent à apparaître.

Quels sont les signes ?

La MPS VI présente un continuum de sévérité clinique allant des formes les plus sévères aux formes les plus modérées.
Les symptômes courants comprennent une croissance anormale, des déformations osseuses, une hypertrophie des organes internes, des problèmes cardiaques, des problèmes respiratoires, des problèmes articulaires, une altération de la vision, des troubles auditifs et des troubles du développement.

Dans les formes sévères, les premières manifestations cliniques apparaissent entre 6 et 24 mois et s’accentuent progressivement :

MPS VI provoque de nombreuses anomalies squelettiques, y compris une grosse tête (macrocéphalie) avec une accumulation de liquide dans le cerveau (hydrocéphalie), des traits faciaux distinctifs qui sont décrits comme «épais » ou « grossiers », une grande langue (macroglossie) et une bouche souvent ouverte.

Les autres caractéristiques squelettique comprennent une petite taille, des déformations articulaires (contractures) qui affectent la mobilité et la dysostose multiple, qui fait référence à de multiples anomalies squelettiques observées à la radiographie. (platyspondylie, cyphose, scoliose, pectus carinatum, genu valgum, déformation des os longs)

Le syndrome du canal carpien se développe chez de nombreux enfants atteints de MPS VI et se caractérise par un engourdissement, des picotements et une faiblesse dans les mains et les doigts. Les personnes atteintes de MPS VI peuvent développer un rétrécissement du canal rachidien (sténose spinale) dans le cou, ce qui peut comprimer et endommager la moelle épinière (une opération pourra être proposée).

Les problèmes cardiaques chez les personnes atteintes de MPS VI comprennent généralement des anomalies des valves cardiaques. Les anomalies respiratoires dans cette condition peuvent impliquer l’étroitesse des voies respiratoires, ce qui entraîne des infections fréquentes des voies respiratoires supérieures et de courtes pauses respiratoires pendant le sommeil (apnée du sommeil).

Les autres caractéristiques de la MPS VI comprennent une hypertrophie du foie et de la rate (hépatosplénomégalie) et une poche molle autour du nombril (hernie ombilicale) ou du bas-ventre (hernie inguinale). Le revêtement transparent de l’œil (cornée) devient généralement trouble, ce qui peut entraîner une perte de vision importante. Les personnes atteintes de MPS VI peuvent également avoir des infections récurrentes de l’oreille et une perte auditive.

Notons que le développement intellectuel est habituellement normal ou quasi normal. Il peut exister des difficultés d’apprentissage aggravées par les atteintes sensorielles (auditives et ophtalmologiques) si elles ne sont pas traitées.

L’espérance de vie des personnes atteintes de MPS VI dépend de la gravité des symptômes. Sans traitement, les personnes gravement touchées ne pouvaient survivre que jusqu’à la fin de l’enfance ou de l’adolescence. Le traitement par enzymothérapie et l’amélioration de la prise en charge symptomatique a toutefois fait évoluer ce schéma. Les maladies cardiaques et l’obstruction des voies respiratoires sont des causes majeures de décès chez les personnes atteintes de MPS VI.

La forme la plus atténuée de la maladie se présente comme une dysplasie spondylo-épiphyso-métaphysaire compliquée par des atteintes cardio-respiratoires. Le retentissement fonctionnel de l’atteinte ostéoarticulaire est important. Ceux qui ont des formes plus légères de la maladie vivent généralement à l’âge adulte.

Diagnostics et dépistages ?

Il est important de noter que le diagnostic de la MPS VI peut être complexe et nécessite généralement l’expertise de spécialistes en maladies génétiques. C’est l’observation de plusieurs symptômes qui peut conduire à une suspicion de MPS (exemple un retard de croissance) et entrainer une recherche de diagnostic.

Un test urinaire peut être effectué pour mesurer l’activité des glycosaminoglycanes (mucopolysaccharides) urinaires. Les patients ont une excrétion accrue et qualitativement anormale (présence de dermatane sulfate). Les patients les plus jeunes et présentant une forme sévère ont une excrétion élevée. Par contre, l’excrétion peut être peu augmentée chez les patients les plus modérés.

Un diagnostic différentiel devra être effectué pour ne pas confondre avec une autre maladie de type MPS (MPS1, 2, 4A, 7), la sialidose et la mucolipidose.

Le diagnostic de certitude repose alors sur la mise en évidence du déficit en arylsulfatase B dans les leucocytes ou dans les fibroblastes en culture. La valeur de l’activité enzymatique ne permet pas de distinguer les formes sévères des formes modérées.
La détermination d’une deuxième sulfatase est indispensable pour éliminer un déficit multiple en sulfatase ou maladie d’Austin.

L’étude du gène de l’arylsulfatase B est possible. La caractérisation des mutations dans une famille peut permettre la recherche des hétérozygotes.

Le dépistage pour les personnes à risques (parenté) et désir de grossesse.

Vous pouvez demander à votre médecin, une consultation de conseil génétique pour vous informer sur le mode de transmission de la maladie et sur le risque qu’une personne a de développer et/ou de transmettre la maladie dans l’avenir. Et aborder les possibilité de dépistage.

Le dépistage de personnes à risque, concerne en particulier les frères et sœurs d’un malade. Il permet d’identifier un malade avant l’apparition de symptômes.
Elle permet d’identifier dans la famille du malade les porteurs sains et les personnes atteintes de la maladie qui n’auraient pas encore développé les manifestations (frères et sœurs du malade).

A cause de ses implications psychologiques (avec ce test, une personne peut apprendre qu’elle est atteinte de la maladie sans pour autant se sentir malade), le dépistage ne doit se faire qu’en respectant un certain nombre de principes. Pour les mineurs, le recours à l’analyse génétique reste exceptionnel, bien que la loi le prévoit étant donné qu’il existe un traitement qui apporte des bénéfices aux personnes atteintes (le traitement enzymatique substitutif).

Le dépistage prénatal concerne les couples ayant déjà eu un enfant malade. Le but du diagnostic prénatal est de déterminer au cours de la grossesse si l’enfant à naître est atteint ou non de la maladie.
Le diagnostic prénatal se fait le plus souvent par l’étude en direct de villosités choriales prélevées à 10-12 semaines d’aménorrhée, soit par détermination de l’activité arylsulfatase B (un prélèvement important est toutefois nécessaire), soit par la recherche des mutations identifiées chez le cas index.

Quelle prise en charge ?

La prise en charge de la MPS VI est complexe et nécessite une collaboration étroite entre les patients, leur famille et une équipe médicale spécialisée. Chaque patient peut présenter des besoins spécifiques, et la stratégie de traitement doit être adaptée en fonction de leur situation clinique.

Des consultations expertes dans toute la France
La prise en charge de la maladie se conçoit au mieux dans le cadre de consultations pluridisciplinaires. Elles réunissent les compétences de plusieurs intervenants médicaux et paramédicaux. Suite au diagnostic vous serez orienté vers le centre expert (centre de référence) de la MPS VI le plus proche de votre domicile.

Les dispositifs de soins sont structurés en filière de santé et Centre de référence
– la filière Groupement des Maladies Héréditaires du Métabolisme (G2M).
– La Filière de Santé Oscar

Un Protocole national de diagnostic et de soins (PNDS) a été publié. Destiné aux professionnels de santé (médecin, kinésithérapeute…) même non spécialisés, ce guide référentiel détaille la prise en charge optimale d’une personne atteinte de la maladie aux différentes étapes, du diagnostic au traitement et au suivi. Lien du PNDS MPS

Thérapie enzymatique de substitution (TES)

Le traitement par enzymothérapie substitutive consiste à administrer au patient, sous forme de perfusions réalisées à l’hôpital toutes les semaines, l’enzyme déficiente.
L’enzyme ARSB (arylsulfatase B) administrée par perfusion aide à dégrader les glycosaminoglycanes (GAGs) accumulés, réduisant ainsi les symptômes. La TES peut aider à ralentir la progression de la maladie et à améliorer certains symptômes.
L’enzyme administrée est fabriquée par génie génétique par des laboratoires pharmaceutiques.
Ce traitement ne guérit pas la maladie (l’anomalie génétique persiste). Il restaure l’activité de l’enzyme manquante, limitant l’accumulation des GAGs dans les cellules.

Le traitement symptomatique est important dans la MPS VI, il vise à atténuer les symptômes et à améliorer la qualité de vie des patients. Voici quelques aspects du traitement symptomatique :

  • Prise en charge orthopédique : Les déformations osseuses et les problèmes articulaires sont courants chez les patients atteints de MPS VI. Des interventions chirurgicales orthopédiques peuvent être nécessaires pour corriger ces déformations, améliorant ainsi la mobilité et réduisant la douleur.
  • Soins cardiaques : Les patients atteints de MPS VI peuvent présenter des problèmes cardiaques, tels que des valves cardiaques épaissies. Un suivi cardiaque régulier est important pour surveiller tout changement et intervenir en cas de besoin.
  • Prise en charge respiratoire : Certains patients peuvent développer des problèmes respiratoires en raison de l’accumulation de GAGs dans les tissus pulmonaires. Des soins de soutien respiratoire, comme l’oxygénothérapie ou la physiothérapie respiratoire, peuvent être nécessaires.
  • Rééducation et physiothérapie : La rééducation physique et la physiothérapie peuvent aider à maintenir la mobilité articulaire, améliorer la fonction musculaire et prévenir les contractures.
  • Suivi ophtalmologique et auditif : Les problèmes de vision et d’audition sont fréquents dans la MPS VI. Un suivi régulier auprès de spécialistes de la vision et de l’audition est nécessaire pour détecter et traiter les problèmes le plus tôt possible.
  • Soutien nutritionnel : Certaines personnes atteintes de MPS VI peuvent avoir des difficultés nutritionnelles en raison des problèmes de déglutition ou de l’alimentation. Un soutien nutritionnel peut être nécessaire pour maintenir une croissance adéquate et une santé générale.
  • Gestion de la douleur : Les patients peuvent ressentir de la douleur due aux complications de la maladie. Une gestion adéquate de la douleur, avec l’aide d’un médecin, peut améliorer la qualité de vie.

Un soutien psychologique est-il nécessaire ?
Un soutien psychologique peut s’avérer nécessaire à plusieurs étapes de la prise en charge pour les parents, les proches, mais aussi pour le patient. Il est important de ne pas négliger cet aspect et se faire accompagner.

Registre maladie – Mieux connaitre l’évolution
Le développement de bases de données qui compilent des informations médicales de personnes atteintes de la maladie aident les chercheurs à mieux comprendre l’évolution de la maladie au cours du temps (histoire naturelle), ses complications et les effets à long terme des traitements. Il contribue également à mieux connaitre les pratiques actuelles en matière de diagnostic et de prise en charge, afin de les faire progresser. Il facilite enfin le recrutement de personnes susceptibles de bénéficier de nouveaux essais cliniques.

La recherche scientifique ?

Depuis 1990, Vaincre les Maladies Lysosomales est le premier financeur associatif de la recherche en France. De nombreux projets de recherche ont été subventionnés grâce à la solidarité et l’engagement associatif. Rejoignez nous pour poursuivre l’effort et vaincre la maladie.

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Témoignages

 Tout le bonheur du monde pour Ever

10-05-2007

L’histoire ne commence pas par un beau jour d’été 1995 à sa naissance, car je ne l’ai pas mise au monde. Elle débute trois ans plus tard quand je rencontre son père.
C’était une petite fille adorable qui m’a acceptée comme belle-mère un week-end sur deux, et la moitié des vacances scolaires. Ce n’est qu’en novembre 2004 que, suite à un gros problème familial, nous décidions de demander le droit de garde, ce que nous obtenions.
En mai 2005, je demandais à mon médecin traitant d’examiner Ever, car j’avais remarqué qu’elle ne grandissait plus depuis presque trois ans et que son corps n’était pas développé comme celui des autres enfants.
Après une première radiographie des épaules, mes craintes étaient avérées. Il y avait de graves atteintes osseuses et articulaires. Nous avons été orientés vers un chirurgien qui a voulu être rassurant, mais je n’ai pas compris pourquoi nous devions voir un généticien. Nous avons rencontré le docteur Alice GOLDENBERG au CHU de Rouen en juillet 2005 qui a examiné Ever avec beaucoup d’attention. Il a fallu attendre de longs mois avant d’avoir un résultat. C’est donc le 16 novembre 2006 que la généticienne m’a annoncé le diagnostique : Ever souffre de la maladie de Maroteaux-Lamy (MPS VI).
Je n’étais pas préparée à entendre cela et, malgré la délicatesse du docteur GOLDENBERG, j’ai cru ne pas pouvoir supporter la vérité. Il y avait deux options : une greffe de moelle osseuse ou une enzymothérapie en perfusion hebdomadaire à vie…
La suite est la même que pour toutes les familles dans notre cas ; il fallait faire de multiples examens médicaux pour évaluer la gravité de la maladie. A l’issue de ces examens, nous avons eu un résultat plutôt positif car elle avait une atteinte modérée. Malgré cela, le docteur GOLDENBERG nous avait promis l’obtention du médicament qui pourrait améliorer son état de santé. Elle a tenu parole car le 27 février 2007, Ever a eu sa première perfusion de Naglazyme® après la pose d’une chambre implantable.
C’est une belle victoire et beaucoup d’espoir pour les enfants malades, car enfin le corps médical estime aujourd’hui qu’il est important de soigner à titre préventif sans attendre « l’irréparable ».
Nous voudrions remercier tout le personnel hospitalier de Rouen qui a tout fait pour qu’Ever puisse bénéficier de ce traitement dans les meilleures conditions.
Merci également à l’association VML qui a toujours été là pour nous soutenir et soulager nos angoisses. Quand nous avons essayé de surmonter notre chagrin en prenant la décision de nous battre contre la maladie, nous avons trouvé tout ce dont nous avions besoin avec en plus beaucoup de chaleur humaine dans cette association qui mérite vraiment son statut d’utilité publique.
Merci à nos familles et amis qui ont été compréhensifs et aimants.
Du haut de ses onze ans et demi, ma belle-fille surmonte sa maladie de façon exemplaire et fait preuve de beaucoup de courage.
Son petit frère, sa petite sœur, son père et moi-même lui souhaitons tout le bonheur du monde.”
Famille HEDOU-FONTAINE

Océane

Océane est née en novembre 2000. Un beau bébé de 4 kg et de 54 cm. Un vrai bonheur.
Ses premiers mois furent paisibles, avec malgré tout beaucoup de rhinopharyngites. Quand arrivent ses 18 mois, nous prenons la décision avec l’ORL de l’opérer des végétations.

L’opération est programmée le 30 mai 2002. Océane rentre donc à l’hôpital le matin de bonne heure, pour en ressortir comme prévu en début d’après-midi. Cette journée là fût, je pense, l’une des pires de toute ma vie.
L’heure passait, et je n’avais pas de nouvelles d’Océane. Quand, au bout de longues minutes d’attente, l’ORL et l’anesthésiste se sont dirigés vers nous, leurs visages étaient assez gênés. A ce moment là, je savais dans mon coeur de maman qu’il se passait quelque chose d’anormal, et je ne m’étais pas trompée. Océane allait bien, mais elle n’avait pas été opérée, car elle avait fait un arrêt cardiaque de quelques secondes à la suite d’un bronchospasme au moment de l’anesthésie.

Pas le temps de souffler qu’Océane doit consulter rapidement un cardiologue, et c’est à partir de ce moment là que notre vie allait basculer à tout jamais. Après dix jours d’hospitalisation, et divers examens, le médecin préfère tout de même qu’Océane voit une généticienne. Nous faisons à Océane ainsi qu’à nous même une prise de sang. Nous avons posé quelques questions, mais nous n’avons eu aucune explication. Ils recherchaient une « MPS », mais nous n’étions pas plus éclairés. Quelques semaines plus tard le diagnostic tombe : Océane est atteinte d’une mucopolysaccharidose de type VI, plus connue sous le nom de maladie de Maroteaux-Lamy. Nous sortons de cette entrevue avec des doutes, la peur et le coeur brisé. Par chance, nous rencontrons le docteur Nathalie Guffon et VML le même jour. Nous en savions plus sur la maladie. Les explications du docteur Guffon furent claires, de plus il existait aux Etats-Unis un essai clinique auquel une jeune femme française participait. Il y avait donc de l’espoir.

L’année 2003 passe tant bien que mal avec en juin une première opération orthopédique. Septembre 2003, le docteur Guffon nous apprend qu’elle va diriger une phase d’essai clinique à Lyon, une énorme avancée, mais Océane est encore trop jeune pour y participer. L’espoir est néanmoins toujours là.

En août 2004, le docteur Guffon dépose une demande d’ATU. L’année 2004 se termine sans nouvelles.
Mars 2005, Océane subit sa deuxième opération orthopédique. Le docteur Nathalie Guffon nous annonce que l’ATU est acceptée. Océane va pouvoir rapidement bénéficier d’une perfusion d’enzyme hebdomadaire pour combattre enfin sa maladie. Malheureusement, nos espoirs vont vite s’effondrer. Nous avons l’ATU, mais pas de financement pour le médicament ! Je commence à prendre conscience du système et décide de me battre pour mon enfant. Je fais donc un courrier à la présidence de la République, au ministère de la Santé, mais rien ne bouge. Je suis scandalisée !! J’ai régulièrement VML et le docteur Guffon au téléphone, et là je dois dire que je commence à en avoir marre d’attendre. Alors, après une énième discussion avec le docteur Guffon, celle-ci me donne le feu vert pour contacter la presse. Elle avait tout tenté, mais en vain. J’avais décidé à ce moment de ne pas passer par quatre chemins. Un traitement prometteur existe pour nos enfants, et son coût nous empêche d’y accéder. C’est alors que je prends contact avec France3 Pays-de-Loire, et plus particulièrement avec Marie-Aimée Ide, journaliste au Mans. Elle prend immédiatement l’affaire très à coeur, contact est pris avec VML, le docteur Guffon et le ministère de la Santé. Nous faisons un reportage dénonçant cette injustice, et curieusement nous obtenons l’accord de financement du ministère.
Ce fût donc après la médiatisation de cette « affaire » qu’Océane eut sa première perfusion d’enzyme le 21 juin 2005 à l’hôpital de Lyon.
VML et France3 étaient à nos côtés pour apprécier cette fabuleuse victoire. Nous avons fait pendant six mois le voyage Le Mans-Lyon toutes les semaines, mais Océane allait de mieux en mieux. Son traitement lui change la vie. Elle est beaucoup plus autonome, saute et court sans se fatiguer, sa croissance reprend petit à petit, elle prend du poids, bref elle a une pêche d’enfer, elle vit sa petite vie d’enfant presque normalement. Aujourd’hui, Océane fait ses perfusions au Mans, Océane vit parfaitement sa maladie le plus naturellement possible pour notre plus grande joie.
Désormais, je pense à tous les enfants de VML qui sont dans l’attente d’un traitement, qui espèrent que la recherche avance, et de par notre expérience nous pouvons effectivement voir que ça avance. Depuis l’annonce du diagnostic en 2002 jusqu’à la première perfusion d’Océane, il s’est écoulé 3 ans. Je garde donc l’espoir pour vous tous et je continue avec vous, ce que je pourrais faire pour VML, je le ferai sans hésiter. Je suis fière de faire partie de cette association.
Je tenais avant de terminer à remercier les diverses antennes régionales de VML qui nous ont aidé pour Océane

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