Diagnostics et dépistages ?
L’hypermobilité des poignets et des chevilles est un symptôme qui peut être particulièrement utile dans le diagnostic de la maladie de Morquio. En effet, il est propre à la MPS IV parmi toutes les mucopolysaccharidoses et même parmi les maladies lysosomales en général qui ont plutôt tendance à provoquer des raideurs articulaires.
C’est toutefois l’observation d’un ensemble de symptômes et de l’histoire chirurgicale du patient qui conduira le médecin à envisager la maladie de Morquio. Le diagnostic de la maladie de Morquio ne pourra être posé qu’après une mesure de la concentration de kératane sulfate dans les urines. En cas de maladie, une concentration de kératane sulfate plus importante est généralement détectée. Le kératane sulfate peut cependant être présent en plus grande quantité dans les urines sans toutefois entraîner une forte augmentation de la concentration des glycosaminoglycanes. Il est ainsi fortement recommandé de faire un test de l’activité enzymatique par la suite, et cela même si l’urine apparaît « normale ».
Un dosage enzymatique dans les leucocytes ou dans les fibroblastes est ainsi effectué pour les deux sous-types. Cela permet de constater un déficit ou une absence d’activité de l’une des deux enzymes. Cette étape est indispensable pour confirmer le diagnostic et préciser le sous-type. Toutefois pour la MPS IV A, des analyses complémentaires sont aussi nécessaires pour confirmer l’intégrité de l’échantillon et exclure les mucolipidoses de type II/III et le déficit de plusieurs sulfatases.
Le sous-type étant suggéré, ce sont des analyses génétiques qui vont à ce stade, confirmer la maladie. Une recherche de mutations sur le gène codant l’enzyme en question est effectuée.
Pour obtenir une détection fiable des « porteurs sains » dans les familles, l’identification des mutations chez le malade est importante. Plus de 150 mutations sur le gène codant la N-acétylgalactosamine-6-sulfate sulfatase ont aujourd’hui été identifiées.
Un diagnostic précoce suivi de soins appropriés joue un rôle important sur la qualité de vie des patients. Cela peut même parfois ralentir ou prévenir le développement de dommages irréversibles.
Les trois étapes du diagnostic ne sont toutefois pas toujours requises. Par exemple, si les résultats de dépistage et de l’activité enzymatique dans les fibroblastes ou dans les leucocytes sont tous les deux positifs, la confirmation par l’analyse moléculaire est recommandée mais pas obligatoirement requise.
Existe-t-il un dépistage de la maladie de Morquio ?
Un test génétique est en effet possible. Il sera proposé aux couples ayant déjà un enfant malade (ou famille à risque dû à des antécédents familiaux), permettant ainsi d’envisager une grossesse en toute sécurité. Le test peut aussi permettre de diagnostiquer précocement la fratrie d’un enfant malade.
Pour les couples ayant déjà eu un enfant atteint (ainsi que les couples où chacun a été dépisté comme porteur sain et les familles à risque dû à des antécédents) peuvent bénéficier du diagnostic prénatal. Il est actuellement réalisé par un test génétique.
Il est donc indispensable d’avoir au préalable identifié les mutations en cause chez le(s) malade(s), et vérifié que les deux parents demandeurs du diagnostic prénatal soient chacun porteur d’une des mutations familiales (qui peuvent être différentes ou identiques). Il est donc souhaitable de réaliser ces études dès le diagnostic du malade. Dans ces conditions, le résultat est fiable, sous réserve que l’on ait pu vérifier que les cellules qui ont servi à extraire l’ADN utilisé pour le test sont bien celles du fœtus et non celles de la mère (test complémentaire indispensable).
Pour la fratrie, il est possible de dépister cette maladie chez les personnes à risque (frères et sœurs du malade) avant qu’elle ne se déclare. Les tests génétiques permettent d’identifier dans la famille du malade les porteurs sains et les personnes atteintes de la maladie qui n’auraient pas encore développé les symptômes. En cas de résultats positifs, ce dépistage et diagnostic précoces vont permettre une meilleure prise en charge et limitation des symptômes mais en l’absence de traitement spécifique, ils n’assurent pas une guérison.