Maladie de Salla – surcharge en acide sialique

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LYSOSOME

La Maladie de Salla est la forme modéré de la maladie de surcharge en acide sialique libre qui est une maladie Lysosomale.  Elle se présente  sous plusieurs types. Une forme sévère  (ISSD : Infantile Sialic Acid Storage Disease), une forme modérée (la Maladie de Salla) et des formes intermédiaires. C’est une affection génétique rare qui affecte principalement le système nerveux central.

Qu’est ce que la maladie ?

La forme modéré a été décrite initialement en Finlande, dans la région de Salla d’où son nom de maladie de Salla. Il s’agit d’une maladie très rare, sauf en Finlande du Nord où la fréquence des porteurs (sains et malades) est estimée à 1/40.

C’est une maladie héréditaire à transmission autosomique récessive. C’est-à-dire qu’elle touche les deux sexes et nécessite la présence de deux copies du gène affecté, une provenant de chaque parent.  Il faut donc que les deux parents soient porteurs sains, c’est à dire qu’ils ne présentent pas les symptômes de la maladie, mais qu’ils peuvent la transmettre à leur descendance.

La maladie de Salla comme toutes les maladies de surcharge en acide sialique libre est due au défaut d’un transporteur de la membrane lysosomale assurant la sortie de l’acide sialique (ou acide N-acétylneuraminique) du lysosome. Les mutations se situent dans le gène SLC17A5, situé en 6q14q15 et codant pour la sialine qui est une protéine de transport lysosomale (famille des solute carrier). La mutation affecte la sortie de l’acide sialique (provenant de la dégradation des oligosaccharides sialylés – un sucre), lequel va s’accumuler dans le lysosome.

Les maladies de stockage de l’acide sialique, sont causées par des mutations dans le gène SLC17A5. Ce gène code pour une protéine (la sialine) qui agit comme un transporteur, permettant à l’acide sialique, un type de sucre, de sortir des lysosomes. Les lysosomes sont des compartiments à l’intérieur des cellules qui sont impliqués dans la dégradation et le recyclage des macromolécules.
Lorsque le gène SLC17A5 est muté, la protéine qu’il code ne fonctionne pas correctement, ce qui entraîne une accumulation d’acide sialique dans les lysosomes. Cette accumulation perturbe la fonction normale des cellules, notamment dans le système nerveux, où l’acide sialique joue un rôle important dans le développement et la fonction des neurones.

Les mutations dans le gène SLC17A5 peuvent entraîner différents degrés de déficience de la protéine, ce qui peut expliquer pourquoi la maladie de stockage de l’acide sialique peut varier en termes de gravité. Dans les cas les plus sévères, tels que la forme infantile sévère de la maladie de stockage de l’acide sialique (ISSD), la protéine est presque totalement non fonctionnelle, entraînant une accumulation importante d’acide sialique dans les lysosomes et des symptômes graves dès la naissance ou les premiers mois de vie. Dans les cas moins sévères, tels que la maladie de Salla, la protéine peut conserver une certaine fonctionnalité, ce qui entraîne une accumulation moins importante d’acide sialique et des symptômes plus tardifs et moins graves.

La maladie de stockage de l’acide sialique, dont la maladie de Salla est une forme, se présente en général sous deux variantes principales :

1. Forme infantile sévère de la maladie de stockage de l’acide sialique (ISSD) : Cette forme est la plus grave et se manifeste dès la naissance ou dans les premiers mois de la vie. Les symptômes peuvent inclure une faiblesse musculaire sévère (hypotonie), un retard de développement, des convulsions, une dégénérescence de la rétine pouvant entraîner une perte de la vision, et d’autres complications graves. Les enfants atteints de cette forme de la maladie ont souvent une espérance de vie réduite, et peuvent ne pas survivre au-delà de la petite enfance.

2. Maladie de Salla ou forme intermédiaire de la maladie de stockage de l’acide sialique : Cette forme est moins sévère que la forme infantile. Elle est généralement diagnostiquée dans l’enfance ou l’adolescence. Les symptômes peuvent inclure un retard de développement moteur, des troubles de l’élocution, une faiblesse musculaire, une coordination motrice anormale (ataxie), une déficience intellectuelle modérée à sévère et parfois des crises d’épilepsie. Les individus atteints de la maladie de Salla ont souvent une espérance de vie plus longue que ceux atteints de la forme infantile, mais ils peuvent nécessiter un soutien pour les activités de la vie quotidienne.

Quels sont les signes ?

Les symptômes de la maladie de Salla peuvent varier considérablement entre les individus. Il est possible de différencier 2 sous-groupes de patients : les patients avec un phénotype modéré (porteur de la mutation fondatrice finlandaise R39C) et les patients présentant un phénotype plus sévère (hétérozygotes composites) chez qui les symptômes seront plus accentués. Il est possible de retrouver généralement les éléments suivants :

1. Faiblesse musculaire : Les personnes atteintes de la maladie de Salla peuvent avoir une faiblesse musculaire (hypotonie), ce qui peut affecter leur capacité à se mouvoir et à effectuer des tâches physiques.

2. Perturbation de l’équilibre et de la coordination (ataxie) de la tête et du tronc.

3. Problèmes oculaires : Certaines personnes atteintes de la maladie de Salla peuvent avoir des mouvements oculaires anormaux (nystagmus) et une dégénérescence de la rétine.

4. Retard de développement moteur : Les enfants atteints de la maladie de Salla peuvent commencer à marcher plus tard que les autres enfants (certains peuvent ne pas acquérir la marche).

5. Troubles de l’élocution : Les enfants atteints de cette maladie peuvent avoir des difficultés à parler clairement. Ces troubles de l’élocution sont souvent liés à une faiblesse des muscles du visage et de la bouche. Il semble que la capacité à produire des mots soit plus atteinte que la compréhension.

6. Déficience intellectuelle : La déficience intellectuelle, allant de modérée à sévère, est courante chez les personnes atteintes de la maladie de Salla.

7. Crises d’épilepsie : Certains individus atteints de la maladie de Salla peuvent développer des crises d’épilepsie.

 

L’évolution de la maladie est lentement progressive avec une perte de la marche chez tous les patients âgés de plus de 30 ans. L’espérance de vie est relativement longue, pouvant dépasser 60-70 ans. L’amélioration des prises en charges permet aussi régulièrement de repousser ces schémas types.

 

Diagnostics et dépistages ?

La maladie de Salla est souvent suspectée sur la base des signes et symptômes cliniques qui peuvent se manifester au cours de la première année de vie ou plus tardivement.

Les signes d’alertes sont généralement la faiblesse musculaire, la Perturbation de l’équilibre et de la coordination (ataxie) de la tête et du tronc. et parfois des mouvements oculaires anormaux (nystagmus)

Le diagnostic peut ensuite être confirmé par des tests de laboratoire spécifiques qui mesurent les niveaux d’acide sialique libre dans l’urine. Dans la maladie de Salla, ces niveaux sont significativement plus élevés que la normale.

Un diagnostic définitif nécessite cependant généralement des tests génétiques pour identifier la présence de mutations pathogènes dans le gène SLC17A5, qui est le gène responsable de la maladie de Salla.

En outre, une imagerie par résonance magnétique (IRM) du cerveau peut également être effectuée pour rechercher des anomalies typiques de la maladie de Salla, notamment une atrophie cérébrale et des anomalies de la substance blanche.

Comme pour de nombreuses maladies rares, le diagnostic de la maladie de Salla peut être un processus long et complexe, nécessitant souvent une consultation avec des spécialistes dans divers domaines, tels que la génétique, la neurologie et la néphrologie.

Le dépistage pour les personnes à risques (parenté) et désir de grossesse.
Maladie héréditaire à transmission autosomique récessive, il peut s’avérer vouloir faire un dépistage de la maladie quand un cas a été identifié dans la famille, ou pour une volonté d’enfant. Vous pouvez demander à votre médecin, une consultation de conseil génétique pour vous informer sur le mode de transmission de la maladie et sur le risque qu’une personne a de développer et/ou de transmettre la maladie dans l’avenir. Et aborder les possibilité de dépistage.

Le dépistage de personnes à risque, concerne en particulier les frères et sœurs d’un malade. Il permet d’identifier un malade avant l’apparition de symptômes.
Elle permet d’identifier dans la famille du malade les porteurs sains et les personnes atteintes de la maladie qui n’auraient pas encore développé les manifestations (frères et sœurs du malade).
A cause de ses implications psychologiques (avec ce test, une personne peut apprendre qu’elle est atteinte de la maladie ou porteur sain), le dépistage ne doit se faire qu’en respectant un certain nombre de principes.

Le dépistage prénatal concerne les couples ayant déjà eu un enfant malade. Le but du diagnostic prénatal est de déterminer au cours de la grossesse si l’enfant à naître est atteint ou non de la maladie.

 

Quelle prise en charge ?

Il n’existe actuellement aucun traitement curatif spécifique pour la maladie de Salla. La prise en charge médicale vise principalement à traiter les symptômes et à améliorer la qualité de vie des patients. Cela peut inclure :

1. Physiothérapie : Pour aider à gérer la faiblesse musculaire et les problèmes de coordination. Les thérapeutes peuvent également aider à trouver des moyens d’accomplir les tâches quotidiennes plus facilement.

2. Orthophonie : Les personnes atteintes de la maladie de Salla peuvent bénéficier d’une orthophonie pour aider à améliorer leurs compétences en communication. Cela peut inclure des techniques pour aider à améliorer l’articulation et la clarté de la parole.

3. Gestion de l’épilepsie : Si les patients souffrent de crises d’épilepsie, ils peuvent nécessiter des médicaments anticonvulsivants.

4. Suivi régulier : Les patients atteints de la maladie de Salla doivent être régulièrement suivis par une équipe de soins de santé multidisciplinaire pour surveiller leur progression et adapter leur traitement en conséquence.

5. Soutien psychologique et éducatif : Les patients et leurs familles peuvent également bénéficier d’un soutien psychologique et éducatif pour les aider à gérer l’impact de la maladie.

Des consultations expertes dans toute la France
La prise en charge des maladies rares se déroulent dans des centres experts (centre de référence) et dans le cadre de consultations pluridisciplinaires. Elles réunissent les compétences de plusieurs intervenants médicaux et paramédicaux qui connaissent votre maladie. Au quotidien et pour le suivi symptômatique, vous serez orienté vers des professionnels de proximité.

 

La recherche scientifique ?

Depuis 1990, Vaincre les Maladies Lysosomales est le premier financeur associatif de la recherche  pour les maladies Lysosomales en France. De nombreux projets de recherche ont été subventionnés grâce à la solidarité et l’engagement associatif. Rejoignez nous pour poursuivre l’effort et vaincre la maladie.

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