Quelle prise en charge ?
Le traitement est personnalisé, au cas par cas. Il comporte souvent une enzymothérapie substitutive qui permet de remplacer l’enzyme déficiente par une enzyme recombinante fabriquée par génie génétique, et toujours une prise en charge dite « symptomatique ».
Des consultations expertes dans toute la France
La prise en charge de la maladie se conçoit au mieux dans le cadre de consultations pluridisciplinaires. Elles réunissent les compétences de plusieurs intervenants médicaux et paramédicaux.
Les dispositifs de soins sont structurés en filière de santé et Centre de référence
la filière Groupement des Maladies Héréditaires du Métabolisme (G2M).
Le traitement symptomatique
Essentiel, il consiste à prévenir et traiter les différentes complications. L’objectif est d’améliorer le confort et la qualité de vie au quotidien des enfants et des adultes, mais aussi à plus long terme leur espérance de vie.
Les patients vont bénéficier de traitements symptomatiques qui ont pour but d’atténuer un symptôme donné (fatigue, douleurs, problèmes osseux…). Il peut s’agir de médicaments, d’opération chirurgicale (orthopédique par exemple).
Une greffe de moelle osseuse peut être indiquée pour un très petit nombre de personnes présentant une forme très sévère de la maladie (type 3).
Des traitements spécifiques
La Maladie de Gaucher type 1 est la 1ere maladie lysosomale ayant bénéficier d’un traitement spécifique par enzymothérapie substitutive depuis 1997. Ce traitement consiste à donner au patient l’enzyme (produite industriellement) que sont corps ne sait plus fabriquer seule.
Les traitements spécifiques sont donnés pour prévenir ou ralentir l’évolution de la maladie en général. Ils sont efficaces pour la maladie de Gaucher de type 1 et et les atteintes non neurologiques de la maladie de Gaucher de type 3.
Pour la maladie de Gaucher de type 2, les traitements spécifiques actuels ne sont malheureusement pas efficaces sur les troubles neurologiques sévères et ne sont donc pas indiqués. La sévérité précoce de la maladie rend aujourd’hui difficile la recherche.
Ces traitements ne sont proposés par le médecin qu’après avoir fait un bilan complet de la maladie et de son évolution. Mais l’instauration précoce du traitement est susceptible de prévenir certaines complications tardives mais irréversibles de la maladie de Gaucher. Il s’agit de traitement généralement à vie.
Le traitement enzymatique de substitution (enzymothérapie substitutive)
Le principe est de compenser la diminution de l’activité enzymatique de la glucocérébrosidase en administrant par voie intraveineuse (perfusion) une enzyme recombinante produite industriellement. Cette enzyme de substitution permet la dégradation du glucocérébroside accumulé en céramide + glucose et de ne plus s’axccumuler dans les organes.
La transfusion se fait toutes les deux semaines à l’hôpital dans un premier temps, puis avec l’accord du médecin et du patient, elle peut se faire à domicile (voir ci-dessous).
Depuis 1997, le produit est commercialisé sous le nom de Cerezyme® par le laboratoire Sanofi-Genzyme (depuis 2007) et sous le nom de VPRIV® par le laboratoire Shire (depuis 2010).
Le traitement par réduction de substrat (inhibition de substrat) :
Le second traitement existant est un médicament qui vise à inhiber l’enzyme responsable de la synthèse du glucocérébroside en excès dans la maladie de Gaucher. Il est commercialisé depuis 2004 sous le nom Zavesca® (produit par le laboratoire Actelion). Depuis 2015, le laboratoire Genzyme commercialise le Cerdelga (éliglustat), un inhibiteur de substrat, qui se caractérise par une prise orale beaucoup plus simple pour les patients.
Les traitements par enzymothérapie et inhibiteur de substrat ne sont pas curatifs. S’ils sont arrêtés, la maladie reprend son évolution normale. Il est donc important de voir régulièrement son médecin afin d’effectuer les examens périodiques nécessaires pour la surveillance de la maladie et adapter le traitement en conséquence. Il est possible de passer de l’un à l’autre traitement en fonction des évolutions ou effets secondaires (peu nombreux et propres à chaque patients)
Etre traité à l’hôpital ou à domicile ?
Avec le traitement enzymatique de substitution, une administration à domicile supervisée par un professionnel de santé peut être envisagée uniquement chez les patients ayant reçu au moins trois perfusions à l’hôpital sans effet secondaire. Les modalités de perfusion seront expliquées, et notamment la conduite à tenir en cas d’effets indésirables.
Le médecin prescripteur doit s’assurer de la bonne compréhension par le patient de sa maladie, et du déroulement de ses perfusions.
Les patients peuvent recevoir leur traitement à domicile soit :
- Dans le cadre de l’hospitalisation à domicile dépendant de l’hospitalisation publique ou privée ;
- Par la venue au domicile du patient d’une infirmière libérale. Un prestataire de service à domicile livre le matériel nécessaire pour la perfusion. La livraison du traitement au domicile du patient peut également être proposée.
Les avantages du traitement à domicile sont le gain de temps, l’amélioration de la vie socioprofessionnelle et familiale des patients, une plus grande souplesse dans les horaires de perfusion et l’amélioration de la qualité de vie.
Pour les patients ayant une activité professionnelle incompatible avec les contraintes liées à une hospitalisation de jour, le traitement à domicile représente une alternative précieuse car les perfusions peuvent être réalisées en dehors des horaires de travail et/ou les jours de congés.
Enfin, l’auto-perfusion est possible. Parlez-en avec votre médecin.
Fiche Urgence maladie Gaucher : https://www.orpha.net/data/patho/Emg/Int/fr/GaucherType1_FR_fr_EMG_ORPHA77259.pdf
Registre maladie – Mieux connaitre l’évolution
Le développement de bases de données qui compilent des informations médicales de personnes atteintes de la maladie aident les chercheurs à mieux comprendre l’évolution de la maladie au cours du temps (histoire naturelle), ses complications et les effets à long terme des traitements. Il contribue également à mieux connaitre les pratiques actuelles en matière de diagnostic et de prise en charge, afin de les faire progresser. Il facilite enfin le recrutement de personnes susceptibles de bénéficier de nouveaux essais cliniques.
Un registre pour la maladie de gaucher existe et peut être complété par votre médecin. http://www.cetl.net/maladies-lysosomales/cetg-maladie-de-gaucher/registre-46/