La molécule Venglustat, un inhibiteur de substrat développé par le laboratoire Sanofi, est actuellement testée dans différents essais cliniques afin d’en apprécier son potentiel effet thérapeutique dans plusieurs maladies lysosomales. Outre la maladie de Fabry et la gangliosidose à GM2, la maladie de Gaucher type 3 fait partie des pathologies concernées.
Retour sur l’étude de phase 2
Précédemment, un essai clinique de phase 2 avaient permis d’obtenir des résultats encourageants. Onze patients adultes atteints de la maladie de Gaucher type 3 et sous enzymothérapie, avaient reçu en plus le Venglustat quotidiennement (prise orale). Après un an de suivi, les résultats révélaient une bonne tolérance au produit et une forte diminution de la quantité de GL1 et LysoGL1 (marqueurs biologiques de la maladie) dans le sang et le liquide céphalorachidien (liquide dans lequel la moelle épinière et le cerveau « baignent »), qui étaient les objectifs premiers de l’étude.
La concentration de Venglustat mesurée dans le sang et le liquide céphalorachidien 4 heures après les prises augmentait dans un premier temps, puis se stabilisait (sauf chez 2 patients), suggérant le passage de la molécule Venglustat à travers la barrière protectrice du cerveau.
L’étude avait également permis de montrer une amélioration dans des manifestations neurologiques mesurées par l’échelle SARA (évaluation de la marche, de l’équilibre, du trouble de la parole notamment) et par des examens radiologiques du cerveau : IRM fonctionnelle et volumétrique.
Phase 3 en cours et recrutement patients
Actuellement, le laboratoire Sanofi mène une étude clinique de phase 3 dans l’objectif premier de prouver l’intérêt thérapeutique du traitement. Les patients sont répartis dans différents groupes afin de pouvoir comparer l’effet du Venglustat versus un placebo et par rapport à l’enzymothérapie. Les patients sont répartis de manière aléatoire et reçoivent soit le Venglustat, soit un placebo oral, soit l’enzymothérapie soit un placebo pour l’enzymothérapie. Le suivi des patients dans ces différents groupes se fait durant 52 semaines à l’issu desquelles les patients sont ensuite traités par Venglustat uniquement et suivi durant 52 semaines supplémentaires.
L’étude se déroule dans une dizaine de pays dont la France avec deux centres investigateurs, l’un à l’hôpital Necker (Paris) coordonné par le Docteur Anaïs BRASSIER pour les patients mineurs et le second à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière (Paris) coordonné par le Docteur Yann NADJAR pour les patients adultes.
L’étude prévoit d’inclure 40 patients. Les inclusions sont toujours en cours. Si vous êtes intéressé et souhaitez obtenir de plus amples informations, vous ou votre médecin pouvez contacter l’un des deux investigateurs français.
Delphine GENEVAZ / janvier 2024