Aspartyl Glucosaminurie – AGU

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LYSOSOME

L’Aspartylglucosaminurie (AGU) est une maladie de surcharge lysosomale qui fait partie d’un groupe de maladies appelées glycoprotéinoses, qui sont caractérisées par des défauts dans la dégradation des glycoprotéines au niveau des lysosomes. C’est une maladie génétique rare.

Qu’est ce que la maladie ?

L’aspartylglucosaminurie, aussi appelé AGU a été décrite par le médecin et chercheur américain Reuben Matalon en 1980.

C’est  une maladie très exceptionnelle, en dehors de la Finlande où elle affecte environ 1 personne sur 18 000.

Les symptômes de l’AGU commencent généralement dans l’enfance et peuvent inclure un retard de développement, une déficience intellectuelle progressive, une dysmorphie faciale, des problèmes de comportement, et des problèmes de santé physique tels que l’obésité et des problèmes de la peau, des os et des articulations.

À quoi est-elle due ?

C’est une maladie héréditaire à transmission autosomique récessive. C’est-à-dire qu’elle se développe lorsque les deux parents sont porteurs de la mutation et transmettent les gènes défectueux à l’origine de cette maladie à leurs enfants. Les individus qui héritent d’une seule copie du gène muté sont des porteurs sains (comme leurs parents), sans symptômes de la maladie. Il y a une chance sur quatre à chaque grossesse que l’enfant hérite du gène défectueux de chaque parent porteur et soit affecté par la maladie. Il y a deux chances sur trois que les frères et sœurs non affectés des enfants malades soient porteurs.

L’aspartylglucosaminurie est une maladie lysosomale de stockage, ce qui signifie qu’elle est causée par une incapacité à dégrader correctement certaines molécules dans les lysosomes, qui sont de petites « usines de recyclage » à l’intérieur des cellules.

Le gène concerné et muté, dit AGA, est localisé sur l’ADN en 14q32-q33. A part la Finlande où 2 mutations (AGUfin majeure et AGUfin mineure) rendent compte de 98% des allèles délétères (ayant permis la mise en place d’un dépistage systématique des hétérozygotes), les mutations sont très hétérogènes.

Dans l’AGU, cette incapacité est due à des mutations dans le gène AGA, qui donne les instructions pour fabriquer une enzyme appelée aspartylglucosaminidase. Cette enzyme est nécessaire pour dégrader une glycoprotéine spécifique, l’aspartylglucosamine. L’aspartylglucosamine est une partie importante des glycoprotéines, qui sont des protéines qui ont des chaînes de sucre attachées à elles. Ces glycoprotéines sont présentes dans toutes les cellules et sont impliquées dans de nombreux processus cellulaires.
Lorsque l’enzyme aspartylglucosaminidase est défectueuse ou manquante en raison de mutations dans le gène AGA, l’aspartylglucosamine ne peut pas être dégradée correctement et commence à s’accumuler dans les lysosomes. Cette accumulation perturbe le fonctionnement normal des cellules et peut causer des dommages.

Au fil du temps, cette accumulation dans les cellules du corps peut entraîner une variété de symptômes. Ceux-ci peuvent inclure un retard de développement, une déficience intellectuelle, une dysmorphie faciale, des problèmes de comportement, et des problèmes de santé physique tels que l’obésité et des problèmes de la peau, des os et des articulations.

Quels sont les signes ?

Les symptômes de l’aspartylglucosaminurie (AGU) sont généralement progressifs, ce qui signifie que les symptômes peuvent s’aggraver avec le temps. Il est important de noter que tous les individus atteints d’AGU ne présenteront pas tous ces symptômes, et le degré de sévérité peut également varier considérablement. Ils commencent habituellement à se manifester dans la petite enfance et peuvent inclure :

1. Retard de développement : Les enfants atteints d’AGU peuvent avoir un retard de développement et atteindre des jalons de développement tels que marcher et parler plus tard que prévu.

2. Déficience intellectuelle progressive : Avec le temps, les enfants atteints d’AGU développent généralement une déficience intellectuelle qui s’aggrave progressivement.

3. Problèmes comportementaux : Des problèmes de comportement peuvent survenir, y compris l’hyperactivité, l’agressivité et d’autres problèmes comportementaux. Certains enfants peuvent également présenter des caractéristiques du spectre autistique.

4. Problèmes de santé physique : Des problèmes physiques peuvent également se développer, y compris l’obésité, des problèmes de peau, des anomalies squelettiques (comme une petite taille et une forme anormale de la colonne vertébrale), et des problèmes articulaires.

5. Dysmorphie faciale : Certains individus atteints d’AGU peuvent présenter des caractéristiques faciales distinctes, telles qu’un nez large et aplati, des lèvres épaisses, et des yeux largement espacés.

6. Autres symptômes : D’autres symptômes peuvent inclure des problèmes de sommeil, des infections récurrentes, et une diminution de la mobilité avec le temps.

 

Diagnostics et dépistages ?

Le diagnostic de l’aspartylglucosaminurie (AGU) est généralement basé sur une combinaison de signes cliniques et de tests de laboratoire.

En raison de la nature progressive de l’AGU, le diagnostic peut parfois être retardé jusqu’à l’enfance ou l’âge adulte. Un diagnostic précoce peut être bénéfique car il permet une prise en charge et un soutien précoces, bien qu’il n’y ait actuellement aucun traitement curatif pour l’AGU.

1. Signes cliniques : Les symptômes de l’AGU, tels que le retard de développement, la déficience intellectuelle progressive, les problèmes comportementaux, et les caractéristiques faciales distinctes, peuvent faire suspecter la maladie.

2. Tests de laboratoire : Le diagnostic peut être confirmé par des tests de laboratoire qui mesurent l’activité de l’enzyme aspartylglucosaminidase dans les cellules sanguines ou les fibroblastes de la peau. Une activité enzymatique réduite est indicative de l’AGU.

3. Test génétique : Un test génétique peut également être réalisé pour identifier les mutations spécifiques dans le gène AGA qui sont responsables de l’AGU. Ce test peut également aider à identifier les porteurs de la maladie (ceux qui ont une copie du gène muté mais ne présentent pas de symptômes) et peut être utile pour le conseil génétique.

Le dépistage pour les personnes à risques (parenté) et désir de grossesse.

Vous pouvez demander à votre médecin, une consultation de conseil génétique pour vous informer sur le mode de transmission de la maladie et sur le risque qu’une personne a de développer et/ou de transmettre la maladie dans l’avenir. Et aborder les possibilité de dépistage.

Le dépistage de personnes à risque, concerne en particulier les frères et sœurs d’un malade. Il permet d’identifier un malade avant l’apparition de symptômes.
Elle permet d’identifier dans la famille du malade les porteurs sains et les personnes atteintes de la maladie qui n’auraient pas encore développé les manifestations (frères et sœurs du malade).

A cause de ses implications psychologiques (avec ce test, une personne peut apprendre qu’elle est atteinte de la maladie sans pour autant se sentir malade), le dépistage ne doit se faire qu’en respectant un certain nombre de principes.

Le dépistage prénatal concerne les couples ayant déjà eu un enfant malade. Le but du diagnostic prénatal est de déterminer au cours de la grossesse si l’enfant à naître est atteint ou non de la maladie.
Le diagnostic prénatal se fait le plus souvent par l’étude en direct de villosités choriales prélevées à 10-12 semaines d’aménorrhée, soit par détermination de l’activité arylsulfatase B (un prélèvement important est toutefois nécessaire), soit par la recherche des mutations identifiées chez le cas index.

Quelle prise en charge ?

La prise en charge de l’aspartylglucosaminurie est complexe et nécessite une collaboration étroite entre les patients, leur famille et une équipe médicale spécialisée. Chaque patient peut présenter des besoins spécifiques, et la stratégie de traitement doit être adaptée en fonction de leur situation clinique.

Des consultations expertes dans toute la France
La prise en charge de la maladie se conçoit au mieux dans le cadre de consultations pluridisciplinaires. Elles réunissent les compétences de plusieurs intervenants médicaux et paramédicaux. Suite au diagnostic vous serez orienté vers le centre expert (centre de référence) de l’AGU le plus proche de votre domicile.

Les dispositifs de soins sont structurés en filière de santé et Centre de référence
– la filière Groupement des Maladies Héréditaires du Métabolisme (G2M).

Le traitement est principalement symptomatique, visant à gérer les symptômes et à améliorer la qualité de vie du patient. Voici quelques aspects de la prise en charge médicale de l’AGU :

1. Gestion des symptômes neurologiques et comportementaux : Les médicaments peuvent être utilisés pour gérer les troubles du comportement et les autres symptômes neurologiques. Des thérapies comportementales et éducatives peuvent également être bénéfiques.

2. Soins orthopédiques : Les problèmes squelettiques associés à l’AGU peuvent nécessiter des appareils orthopédiques, de la physiothérapie et, dans certains cas, une intervention chirurgicale.

3. Soins dentaires : Les patients atteints d’AGU peuvent avoir des problèmes dentaires et nécessitent donc des soins dentaires réguliers.

4. Soutien nutritionnel : Certains patients atteints d’AGU peuvent avoir des difficultés à manger et peuvent nécessiter un soutien nutritionnel.

5- L’allogreffe de moelle osseuse a été testé chez quelques patients finlandais mais les résultats curatifs sont limités, en plus d’être un traitement très lourd et pouvant comporté des complications.

La recherche scientifique ?

Depuis 1990, Vaincre les Maladies Lysosomales est le premier financeur associatif de la recherche sur les maladies lysosomales en France. De nombreux projets de recherche ont été subventionnés grâce à la solidarité et l’engagement associatif. Rejoignez nous pour poursuivre l’effort et vaincre la maladie.

Les actualités scientifiques sur la maladie

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