Qu’est ce que la maladie ?
La leucodystrophie métachromatique (LDM) est une maladie génétique autosomale récessive. C’est-à-dire qu’elle se développe lorsque les deux parents transmettent les gènes défectueux à l’origine de cette maladie à leurs enfants. Il faut donc que les deux parents soient porteurs de cette variations du gène et qu’ils transmettent leur gène affectée.
C’est une maladie rare qui concerne 1 naissance sur 45 000, ce qui peut représenter en moyenne entre 15 et 20 cas par an en France.
La leucodystrophie métachromatique affecte principalement le système nerveux central (cerveau et moelle épinière) entrainant une atteinte neurologique et une perte de la motricité. Les symptômes peuvent inclure des problèmes de mouvement, une détérioration de la fonction mentale, une perte de vision et d’ouïe, et d’autres signes d’atteinte du système nerveux.
Il n’existe actuellement aucun remède pour la LDM, et le traitement se concentre sur la gestion des symptômes et le soutien du patient. De ce fait c’est une maladie au pronostic vital engagé et réduit.
Cependant, des recherches sont en cours pour développer de nouvelles thérapies, y compris la thérapie génique et la greffe de cellules souches, qui pourraient potentiellement arrêter ou ralentir la progression de la maladie. C’est aujourd’hui en l’absence d’un traitement spécifique
La leucodystrophie métachromatique est un type de trouble du stockage lysosomal aussi appelé sphingolipidose. Elle est provoquée par une accumulation de graisses (lipides) dans le cerveau, la moelle épinière, les reins et la rate.
Des sphingolipidoses se développent lorsque les personnes n’ont pas les enzymes nécessaires à la dégradation (métabolisme) des sphingolipides, qui sont des composés protégeant la surface cellulaire et remplissant certaines fonctions dans les cellules. Il existe de nombreux types de sphingolipidoses au-delà de la leucodystrophie métachromatique (maladies de Fabry, Gaucher, Krabbe, Niemann Pick A et B, Sandhoff, Tay Sachs).
A quoi est elle due ?
La leucodystrophie métachromatique (LDM) est causée par des mutations dans le gène ARSA, qui est situé sur le chromosome 22 (en 22q13.31). Ce gène code pour l’arylsulfatase A, une enzyme située dans le lysosome des cellules. Cette enzyme est nécessaire pour dégrader une substance lipidique spécifique, appelée sulfatide, dans l’organisme.
Mal dégradées, ces molécules lipidiques s’accumulent dans la substance blanche du cerveau et la moelle épinière, les nerfs, les reins, la rate et d’autres organes. Elles touchent en particulier les cellules responsables de la production de myéline, la substance qui isole les fibres nerveuses. Cette accumulation entraîne une démyélinisation. La démyélinisation est la destruction des tissus enveloppant les nerfs, appelés gaine de myéline. Mais si la gaine de myéline est lésée, les nerfs ne conduisent pas correctement les impulsions électriques et les informations au niveau des neurones. C’est ce qui entraine les atteintes neurologique de la LDM.
En outre, l’accumulation de sulfatides peut provoquer une réponse inflammatoire et une activation du système immunitaire, ce qui peut aggraver les dommages aux cellules nerveuses.
Forme de la maladie et mutations du gène
La gravité des symptômes et le taux de progression de la maladie peuvent varier considérablement, en fonction des mutations spécifiques dans le gène ARSA et de la manière dont elles affectent la production d’arylsulfatase A. Il existe un grand nombre de mutations du gène ARSA identifié, plus de 160 à ce jour.
Il existe plusieurs formes de LDM, (infantiles, juvénile et adulte) qui sont généralement classées en fonction de l’âge d’apparition des symptômes. Les formes infantiles sont généralement plus sévères et progressent plus rapidement que les formes qui apparaissent plus tard dans la vie.
Il a été démontré une certaine corrélation entre le génotype des patients atteints de leucodystrophie métachromatique, l’apparition et la sévérité des symptômes. En fonction de la mutation, deux grands groupes de patients peuvent être définis. Les autres mutations sont uniques ou beaucoup plus rares.
Les porteurs de l’allèle « O » qui présentent à une activité enzymatique extrêmement faible, quasi nulle. Et les porteurs de l’allèle « R » qui présentent à une activité enzymatique résiduelle. Chaque patient va être porteur d’un couple d’allèle qui va influer sur l’activité de l’enzyme et plus celle-ci sera active plus la maladie se développera tardivement :
- Les patients porteurs de 2 allèles « O » (dit homozygote) vont avoir un niveau d’activité enzymatique ARSA très faible et une accumulation lipidique importante. Il s’agit souvent des patients atteint de la forme infantile.
- Les patients porteurs à la fois d’un allèle « O » et d’un allèle « R », vont avoir une partie de l’activité compensé par le « R ». Ils font le plus souvent partie du groupe des formes juvéniles.
- Les patients homozygotes pour l’allèle « R » (qui ont deux copies de type « R »), vont avoir une activité enzymatique résiduelle et sont généralement dans le groupe des formes adultes.