Gaucher

ACCÈS RAPIDE
LYSOSOME

La maladie de Gaucher est une maladie Lysosomale de la famille des lipidoses. Elle est la maladie lysosomale la plus fréquente et la première à avoir bénéficié d’un traitement par enzymothérapie. enzymothérapie. Il existe trois formes de la maladie de Gaucher, catégorisées par type, de 1 à 3.

Qu’est ce que la maladie ?

La maladie de Gaucher a été décrite pour la première fois en 1882 par le Dr Philippe Charles Ernest Gaucher, un médecin français, chez une patiente de 32 ans. Le Dr Gaucher a notamment observé une grosse rate ainsi qu’un gros foie et une distension abdominale. De plus il décrit des saignements de nez fréquents, des hémorragies au niveau des gencives, un retard pubertaire (premières règles à 20 ans), un déficit de globules rouges et une forte fatigue.

Combien de patients atteints ?

En France, la maladie touche environ 1 naissance sur 60 000 chaque année et reste donc une maladie rare. Actuellement, en France, un peu plus de 500 malades de Gaucher sont recensés (source CETG : Comité d’Evaluation du Traitement de la maladie de Gaucher). On estime à 40 000 le nombre de patients dans le monde.

Nous pouvons malgré tout supposer que certains patients ne sont pas diagnostiqués en raison de symptômes pas ou peu marqués. C’est pourquoi un dépistage peut être utile, même en absence de symptômes, si vous apprenez qu’un ascendant ou descendant est concerné par cette maladie afin de vérifier que vous n’êtes pas vous même porteur.

Notons que la population juive ashkénaze est plus particulièrement touchée par la maladie de Gaucher de type 1, avec un taux de survenance d’un pour 1000 naissances.

Les différents types de la maladie

Notons qu’aujourd’hui la maladie de Gaucher se distingue en 3 types dont le plus courant est le type 1 (92%).

  • Maladie de Gaucher de type 1 : A évolution variable (certaines personnes peuvent ne jamais avoir de symptômes durant toute leur vie). Plusieurs organes peuvent être touchés (foie, rate, os) pas d’atteinte du système neurologique (cerveau), c’est la plus fréquente (environ 95% des malades). Un traitement est disponible.
  • Maladie de Gaucher de type 2 ou type « aigu neurologique : Exceptionnelle (moins de 1 cas sur 100) à évolution rapide et sévére. , L’atteinte du système neurologique (cerveau) est majeure et touche donc les très jeunes enfants, débutant débute chez le nourrisson de 3 à 6 mois et peut même apparaitre avant la naissance . Il n’y a pas de traitement à ce jour.
  • Maladie de Gaucher de type 3 ou type « subaigu neurologique » : Il est rare (moins de 5 cas sur 100). Forme peu fréquente, les symptômes sont variables dans leur intensité et dans l’âge d’apparition (enfance, adolescence), l’atteinte du système neurologique (cerveau) est moins sévère que le type 2. Un traitement est disponible.

Le plus souvent, les signes de la maladie sont absents à la naissance. Ils n’apparaissent qu’après quelques mois ou années, voire à l’âge adulte.

La gravité de la maladie et la vitesse d’évolution sont donc extrêmement variables.

À quoi est-elle due ?

La maladie de Gaucher est une maladie autosomique récessive. Les deux chromosomes d’une personne doivent être porteurs d’une anomalie pour être malade. Si un seul chromosome est porteur, vous serez porteur sains, mais la maladie ne devrait pas se développer.

La maladie de Gaucher est du à un déficit de l’activité d’une enzyme lysosomale : la glucocérébrosidase dont la conséquence est l’accumulation anormale du glucocérébroside dans les cellules de plusieurs organes.

L’accumulation de glucocérébroside dans les lysosomes affecte principalement les macrophages, chargés de phagocyter (ou « manger ») les substances étrangères à l’organisme. Ces macrophages pleins de glucocérébroside, deviennent très volumineux (appelés «cellules de Gaucher») et sont responsable de l’augmentation du volume de certains organes (foie, rate, os et parfois poumons).

Quels sont les signes de la maladie ?

C’est l’observation des symptômes les plus fréquents et précoces comme un gros foie, une grosse rate et une diminution du taux de plaquettes sanguines qui vont orienter le médecin à penser à une maladie de Gaucher.

La confirmation du diagnostic se fait à partir d’une prise de sang pour mesurer l’activité de l’enzyme.

Les signes cliniques

Attention, cette liste, par ailleurs non exhaustive, est un ensemble des signes pouvant être associés à la maladie de Gaucher. Chaque patient va développer la maladie et les symptômes différemment. Le traitement va aussi atténuer ces symptômes.

  • détresse respiratoire (Signe très fréquent)
  • foie de surcharge (Signe très fréquent)
  • fractures spontanées / fragilité osseuse (Signe très fréquent)
  • hyperpigmentation diffuse/généralisée (Signe très fréquent)
  • hypertonie/rigidité/spasticité (Signe très fréquent)
  • lipidose / sulfatidose (Signe très fréquent)
  • ostéolyse (Signe très fréquent)
  • retard mental sévère (Signe très fréquent)
  • splénomégalie (Signe très fréquent)
  • strabisme (Signe très fréquent)
  • anémie (Signe fréquent)
  • ataxie / incoordination (Signe fréquent)
  • convulsions épilepsie (Signe fréquent)
  • dysostose généralisée (Signe fréquent)
  • leucocytes anomalie/neutropénie (Signe fréquent)
  • régression psychique / démence (Signe fréquent)
  • thrombopénie (Signe fréquent)
  • troubles du comportement (Signe fréquent)
  • immunoglobulines anomalie (Signe occasionnel)

Diagnostic et dépistage ?

La confirmation du diagnostic se fait à partir d’une prise de sang pour mesurer l’activité de l’enzyme. la glucocérébrosidase (dosage enzymatique). Chez les personnes malades, l’activité de cette enzyme est très faible.

Ce test ne permet pas de distinguer les 3 formes de la maladie.

Le test génétique, à partir d’une prise de sang, n’est pas nécessaire pour poser le diagnostic de la maladie de Gaucher mais il peut permettre en cas de doute de déterminer le type de maladie.

La réalisation de ce test peut conduire à la réalisation d’études génétiques chez d’autres membres de la famille (descendants et ascendants) pour s’assurer qu’ils ne sont pas porteurs non declarés. Un diagnostic précoce pouvant permettre une surveillance clinique et biologique avant l’apparition des symptômes.

Une fois le diagnostic posé, la recherche des signes habituellement observés dans la maladie de Gaucher est entreprise pour déterminer le degré de gravité de la maladie.

Ces examens vont permettre une prise en charge adaptée à chaque malade (bilan sanguin, examens d’imagerie de l’abdomen et des os…);

Il est encore possible de faire un diagnostic à partir d’un myélogramme (prélèvement de cellules de la moelle) dans lequel on trouvera des cellules de Gaucher.

Le dépistage pour les personnes à risques.

Vous pouvez demander à votre médecin, une consultation de conseil génétique pour vous informer sur le mode de transmission de la maladie et sur le risque qu’une personne a de développer et/ou de transmettre la maladie dans l’avenir. Et aborder les possibilité de dépistage.

Le dépistage de personnes à risque, concerne en particulier les frères et sœurs d’un malade. Par dosage enzymatique, il permet d’identifier un malade avant l’apparition de symptômes.

Dans certains cas, ce diagnostic repose sur l’analyse génétique. Elle permet d’identifier dans la famille du malade les porteurs sains et les personnes atteintes de la maladie qui n’auraient pas encore développé les manifestations (frères et sœurs du malade). A cause de ses implications psychologiques (avec ce test, une personne peut apprendre qu’elle est atteinte de la maladie sans pour autant se sentir malade), le dépistage ne doit se faire qu’en respectant un certain nombre de principes. Pour les mineurs, le recours à l’analyse génétique reste exceptionnel, bien que la loi le prévoit étant donné qu’il existe un traitement qui apporte des bénéfices aux personnes atteintes (le traitement enzymatique substitutif).

Le dépistage prénatal concerne les couples ayant déjà eu un enfant malade. Le but du diagnostic prénatal est de déterminer au cours de la grossesse si l’enfant à naître est atteint ou non de la maladie.

Quelle prise en charge ?

Le traitement est personnalisé, au cas par cas. Il comporte souvent une enzymothérapie substitutive qui permet de remplacer l’enzyme déficiente par une enzyme recombinante fabriquée par génie génétique, et toujours une prise en charge dite « symptomatique ».

 

Des consultations expertes dans toute la France

La prise en charge de la maladie se conçoit au mieux dans le cadre de consultations pluridisciplinaires. Elles réunissent les compétences de plusieurs intervenants médicaux et paramédicaux.

Les dispositifs de soins sont structurés en filière de santé  et Centre de référence  

 la filière Groupement des Maladies Héréditaires du Métabolisme (G2M).

Le traitement symptomatique

Essentiel, il consiste à prévenir et traiter les différentes complications. L’objectif est d’améliorer le confort et la qualité de vie au quotidien des enfants et des adultes, mais aussi à plus long terme leur espérance de vie.

Les patients vont bénéficier de traitements symptomatiques qui ont pour but d’atténuer un symptôme donné (fatigue, douleurs, problèmes osseux…). Il peut s’agir de médicaments, d’opération chirurgicale (orthopédique par exemple).

Une greffe de moelle osseuse peut être indiquée pour un très petit nombre de personnes présentant une forme très sévère de la maladie (type 3).

Des traitements spécifiques

La Maladie de Gaucher type 1 est la 1ere maladie lysosomale ayant bénéficier d’un traitement spécifique par enzymothérapie substitutive depuis 1997. Ce traitement consiste à donner au patient l’enzyme (produite industriellement) que sont corps ne sait plus fabriquer seule.

Les traitements spécifiques sont donnés pour prévenir ou ralentir l’évolution de la maladie en général. Ils sont efficaces pour la maladie de Gaucher de type 1 et et les atteintes non neurologiques de la maladie de Gaucher de type 3.

Pour la maladie de Gaucher de type 2, les traitements spécifiques actuels ne sont malheureusement pas efficaces sur les troubles neurologiques sévères et ne sont donc pas indiqués. La sévérité précoce de la maladie rend aujourd’hui difficile la recherche.

Ces traitements ne sont proposés par le médecin qu’après avoir fait un bilan complet de la maladie et de son évolution. Mais l’instauration précoce du traitement est susceptible de prévenir certaines complications tardives mais irréversibles de la maladie de Gaucher. Il s’agit de traitement généralement à vie.

Le traitement enzymatique de substitution (enzymothérapie substitutive)

Le principe est de compenser la diminution de l’activité enzymatique de la glucocérébrosidase en administrant par voie intraveineuse (perfusion) une enzyme recombinante produite industriellement. Cette enzyme de substitution permet la dégradation du glucocérébroside accumulé en céramide + glucose et de ne plus s’axccumuler dans les organes.

La transfusion se fait toutes les deux semaines à l’hôpital dans un premier temps, puis avec l’accord du médecin et du patient, elle peut se faire à domicile (voir ci-dessous).

Depuis 1997, le produit est commercialisé sous le nom de Cerezyme® par le laboratoire Sanofi-Genzyme (depuis 2007) et sous le nom de VPRIV® par le laboratoire Shire (depuis 2010).

Le traitement par réduction de substrat (inhibition de substrat) :

Le second traitement existant est un médicament qui vise à inhiber l’enzyme responsable de la synthèse du glucocérébroside en excès dans la maladie de Gaucher. Il est commercialisé depuis 2004 sous le nom Zavesca® (produit par le laboratoire Actelion). Depuis 2015, le laboratoire Genzyme commercialise le Cerdelga (éliglustat), un inhibiteur de substrat, qui se caractérise par une prise orale beaucoup plus simple pour les patients.

Les traitements par enzymothérapie et inhibiteur de substrat ne sont pas curatifs. S’ils sont arrêtés, la maladie reprend son évolution normale. Il est donc important de voir régulièrement son médecin afin d’effectuer les examens périodiques nécessaires pour la surveillance de la maladie et adapter le traitement en conséquence. Il est possible de passer de l’un à l’autre traitement en fonction des évolutions ou effets secondaires (peu nombreux et propres à chaque patients)

Etre traité à l’hôpital ou à domicile ?

Avec le traitement enzymatique de substitution, une administration à domicile supervisée par un professionnel de santé peut être envisagée uniquement chez les patients ayant reçu au moins trois perfusions à l’hôpital sans effet secondaire. Les modalités de perfusion seront expliquées, et notamment la conduite à tenir en cas d’effets indésirables.

Le médecin prescripteur doit s’assurer de la bonne compréhension par le patient de sa maladie, et du déroulement de ses perfusions.

Les patients peuvent recevoir leur traitement à domicile soit :

  • Dans le cadre de l’hospitalisation à domicile dépendant de l’hospitalisation publique ou privée ;
  • Par la venue au domicile du patient d’une infirmière libérale. Un prestataire de service à domicile livre le matériel nécessaire pour la perfusion. La livraison du traitement au domicile du patient peut également être proposée.

Les avantages du traitement à domicile sont le gain de temps, l’amélioration de la vie socioprofessionnelle et familiale des patients, une plus grande souplesse dans les horaires de perfusion et l’amélioration de la qualité de vie.

Pour les patients ayant une activité professionnelle incompatible avec les contraintes liées à une hospitalisation de jour, le traitement à domicile représente une alternative précieuse car les perfusions peuvent être réalisées en dehors des horaires de travail et/ou les jours de congés.

Enfin, l’auto-perfusion est possible. Parlez-en avec votre médecin.

Fiche Urgence maladie Gaucher : https://www.orpha.net/data/patho/Emg/Int/fr/GaucherType1_FR_fr_EMG_ORPHA77259.pdf

Registre maladie – Mieux connaitre l’évolution

Le développement de bases de données qui compilent des informations médicales de personnes atteintes de la maladie aident les chercheurs à mieux comprendre l’évolution de la maladie au cours du temps (histoire naturelle), ses complications et les effets à long terme des traitements. Il contribue également à mieux connaitre les pratiques actuelles en matière de diagnostic et de prise en charge, afin de les faire progresser. Il facilite enfin le recrutement de personnes susceptibles de bénéficier de nouveaux essais cliniques.

Un registre pour la maladie de gaucher existe et peut être complété par votre médecin. http://www.cetl.net/maladies-lysosomales/cetg-maladie-de-gaucher/registre-46/

La recherche scientifique ?

Depuis 1990, Vaincre les Maladies Lysosomales est le premier financeur associatif de la recherche en France pour la maladie de Gaucher. De nombreux projets de recherche ont été et sont subventionnés grâce à la solidarité et l’engagement associatif. Des projets spécifiques à la maladie ou transversaux. Rejoignez nous pour poursuivre l’effort et vaincre la maladie.

 

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Michel, patient Gaucher : https://youtu.be/hrhX2lu-LgU

Florence, patiente Gaucher : https://youtu.be/pSuuOAKMxxc

 

 

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