Mi-novembre, le laboratoire Lysogene, dans un communiqué de presse suivi d’un webcast, informait sur les principaux résultats de son essai clinique de thérapie génique dans la maladie de Sanfilippo A.
Pour rappel, dix neufs enfants, âgés entre 10 et 64 mois, ont été inclus dans cet essai clinique de phase 2/3. Ils devaient avoir un quotient de développement (QD) égale ou supérieur à 50 (un QD de 100 correspond à la moyenne obtenue sur le test par des enfants du même âge non malades). Les enfants participant à l’essai ont reçu, par une injection directe dans le cerveau, un vecteur contenant le gène impliqué dans la maladie de Sanfilippo A.
L’analyse des résultats s’est faite sur deux cohortes, la principale constituée des 13 enfants âgés de 30 mois et plus, et la cohorte secondaire, dite ancillaire, composée par les 6 enfants âgés de moins de 30 mois.
Pour la cohorte principale, l’étude n’a pas atteint son critère premier d’efficacité, à savoir une amélioration statistiquement significative du QD 24 mois après le traitement, en comparaison aux valeurs du QD mesurées chez des enfants non traitées lors d’une étude de l’histoire naturelle effectuée précédemment. Les autres critères secondaires d’efficacité n’ont également pas été atteints : stabilisation ou amélioration de l’âge du développement cognitif, du développement associé au langage, du développement associé aux fonctions motrices, à 24 mois post-traitement en comparaison aux valeurs obtenues lors de l’inclusion.
Pour la seconde cohorte, le critère principal était atteint avec une amélioration statistiquement significative du développement cognitif à 24 mois post traitement en comparaison avec les patients ayant participé à l’histoire naturelle. Le déclin moyen (en pourcentage) du QD sur 24 mois était inférieur de 27 % à celui des patients de l’histoire naturelle au même âge, ce ralentissement du déclin étant variable individuellement. Dans cette cohorte, les patients ayant atteint l’âge de 40 mois plus ou moins 3 mois (5 enfants sur 6), l’âge de développement cognitif moyen était 48% plus élevé que ceux des patients du même âge de l’histoire naturelle. Il a été également démontré une stabilisation ou amélioration statistiquement significative de l’âge du développement du langage et moteur (critères d’efficacité secondaire) et pas de diminution statistiquement significative des scores aux tests évaluant le comportement adaptatif global, la communication, les aptitudes à la vie quotidienne, la socialisation et les aptitudes motrices, entre les valeurs initiales et 24 mois après le traitement. De même aucune diminution significative du volume de la matière grise corticale n’a été observée suggérant une préservation à 24 mois post traitement de la fonction cognitive pour cette cohorte. Une analyse complète sera faite au second trimestre 2023, lorsque l’ensemble des patients inclus avant l’âge de 30 mois auront plus de 48 mois.
Concernant la tolérance et l’innocuité du traitement, des anomalies dans la substance blanche au niveau des points d’injection ont été observées. Ces lésions se sont stabilisées ou ont diminuées chez la plupart des enfants, n’entrainant l’observation d’aucun symptôme clinique significatif.
Le laboratoire indique que ces résultats permettent de mieux préciser la population de patients qui pourrait bénéficier du traitement.
Vous pouvez retrouver la présentation des résultats lors du webcast avec le lien suivant : LYSOGENE