Le laboratoire Amicus a communiqué des résultats intermédiaires de son essai clinique de phase I/II, pour évaluer l’innocuité et des paramètres d’efficacité d’un traitement combinant l’administration d’une enzyme substitutive à la prise orale d’une molécule chaperonne chez des patients adultes atteints de la maladie de Pompe.
ATB200 est le nom de développement pour la nouvelle génération de l’enzyme manquante dans la maladie de Pompe (Glycogénose de type II), l’acide alpha glucosidase (GAA). Des modifications lors de sa synthèse sont apportées afin d’améliorer potentiellement sa capacité à entrer dans les cellules musculaires des malades.
AT2221 est le nom de développement de la molécule chaperon qui pris oralement avant les perfusions intraveineuses de l’enzyme substitutive, pourrait réduire la destruction de l’enzyme dans le sang et maintenir ainsi ses capacités fonctionnelles jusqu’à son lieu d’action, les lysosomes des cellules musculaires.
Pour participer à cette étude, il fallait être âgés entre 18 et 65 ans. L’étude comporte trois groupes de patients :
>un groupe de 11 patients, en capacité de marcher, avec certaines conditions respiratoires, traités préalablement par enzymothérapie entre 2 et 6 ans ;
>un groupe de 4 patients, n’étant plus en capacité de marcher, traités depuis plus de 2 ans par enzymothérapie substitutive ;
>un groupe de 5 patients, en capacité de marcher, avec certaines conditions respiratoires, naïfs de tout traitement par enzymothérapie.
Le déroulé de l’étude se divisait en 2 phases :
– La première phase concernait uniquement le premier groupe de 11 patients, avec dans un premier temps, une perfusion par voie intraveineuse, toutes les 2 semaines, d’ATB200 à des doses augmentées à chaque nouvelle perfusion, (5 mg/kg, puis 10 mg/kg puis 20 mg/kg). Puis, lors des 3 perfusions suivantes, les patients devaient prendre la molécule chaperonne AT2221 à faible dose avant la perfusion d’ATB200 à la dose de 20 mg/kg. Enfin les patients ont pris la molécule AT2221 à forte dose avant les perfusions à la dose de 20 mg/kg.
Cette première phase n’ayant pas suscité de problèmes importants de réactions négatives au traitement, l’ensemble des groupes ont débuté la seconde phase.
– La seconde phase consiste pour les 3 groupes à prendre la molécule chaperon à forte dose avant de recevoir la perfusion d’enzyme à 20 mg/kg toutes les 2 semaines, et ce durant 24 mois.
Les résultats intermédiaires sont issus de l’analyse des données recueillies auprès des patients après 6 ou 9 mois de suivi, selon la date d’entrée dans l’étude. Plusieurs marqueurs biologiques ont été mesurés pour évaluer les lésions musculaires ainsi que le taux de glycogène urinaire pour l’évaluation de la surcharge ; une diminution de l’ensemble de ces marqueurs est constatée pour tous les groupes, ce qui suggère que même pour les patients qui étaient déjà traités au préalable par enzymothérapie classique, cette double approche permettrait d’apporter un bénéfice. Des tests de fonctions motrices (distance parcouru durant 6 minutes de marche, montée d’escaliers, …), respiratoires (CFV), et musculaires des membres supérieurs (pour le groupe de patients ne marchant plus) ont également été effectués. Pour l’ensemble, une tendance à l’amélioration semble ressortir. Ceci traduirait à minima une stabilité de la maladie durant cette période. Ces résultats intermédiaires sont encourageants, mais il reste important de confirmer cette tendance sur une période plus importante.
[/Delphine GENEVAZ/]
janvier 2018