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Pompe – Glycogénose type 2

ACCÈS RAPIDE
LYSOSOME

La maladie de Pompe, Glycogenose de type 2, est une maladie lysosomale de la famille des glycogénoses. C’est une maladie rare d’origine génétique et héréditaire. Elle se manifeste par une faiblesse musculaire, respiratoires, cardiaques … Un traitement permet d’en atténuer certains symptômes.

Qu’est ce que la maladie ?

La maladie de Pompe tient son nom du médecin néerlandais, Joannes Cassianus Pompe qui l’a décrite pour la première fois en 1932.

On estime que 200 personnes sont atteintes en France, sur la base du registre français de la maladie de Pompe. Il est difficile de connaitre le nombre de patients estimés entre 5 000 et 10 000 dans le monde.

Héréditaire, la transmission est autosomique récessive. Le patient est porteur de deux gènes mutés,un de son père et un de sa mère, eux mêmes porteurs sains ou non déclarés.

La maladie de Pompe est très variable d’un malade à l’autre. La maladie peut se révéler à tout âge et touche aussi bien les filles que les garçons.

Plus la maladie apparaît tôt, plus elle est sévère et on distingue 3 formes.

  • la forme infantile sévère du nourrisson (avant l’âge de six mois), qui touche le cœur,
  • des formes tardives de l’enfant, de l’adolescent (forme tardive juvénile)
  • la forme adulte (forme tardive adulte) est la plus fréquente (environ 7 patients sur 10)

Ces deux dernières n’ont généralement pas de manifestations cardiaques.

À quoi est-elle due ?

La maladie de Pompe (ou glycogénose de type II) résulte d’anomalies du gène GAA, qui code une enzyme : l’alpha-glucosidase acide, aussi appelée maltase acide (ou enzyme GAA). Le gène (GAA) est localisé sur le chromosome 17q23.

Ce déficit d’enzyme empêche une bonne dégradation et recyclage du glycogène, forme sous laquelle les cellules stockent les sucres. Cette réaction se produit dans un compartiment spécialisé de la cellule, le lysosome. Le glycogène ne pouvant être suffisamment dégradé s’accumule dans les lysosomes où à lieu cette réaction, puis dans le cytoplasme des cellules de différents tissus (c’est pourquoi on parle de maladie de surcharge). Ces dépôts dans les muscles, le cœur ou encore le foie sont à l’origine des symptômes de la maladie.

Ce déficit est presque total dans la forme infantile de la maladie, moins important dans les formes tardives.

En fonction de sa forme et de l’âge d’apparition, la maladie de Pompe est très variable d’un malade à l’autre. Les atteintes musculaires classent la maladie de pompe dans les maladies lysosomales de type myopathie.

  • La forme infantile se manifeste quelques mois après la naissance (avant un an), parfois dès les premiers jours de vie, par une atteinte cardiaque importante (cardiomyopathie congénitale) et de troubles musculaires (manque global de tonus /hypotonie majeure et de force, troubles respiratoires). On note aussi des troubles de l’alimentation (difficultés de succion et déglutition) qui retardent la prise de poids par rapport à la moyenne et se traduisent par des problèmes de développement.

 

En absence de traitement pour cette forme sévère les enfants décèdent souvent avant l’âge de deux ans. Un diagnostic précoce peut permettre de gagner du temps.

Les médecins distinguent une forme infantile dite « atypique », qui débute également durant la première année de vie mais comporte une atteinte du cœur souvent plus modérée.

  • La forme à début tardif juvénile est la plus rare. Elle débute avant l’âge de 20 ans, dans l’enfance ou à l’adolescence, par des symptômes avant tout musculaires (faiblesse des muscles du bassin, parfois des épaules, scoliose). L’atteinte cardiaque est très rare (moins de 5% des cas) et reste moins importante que dans la forme infantile. Il peut exister des troubles respiratoires et des difficultés à avaler.
  • La forme à début tardif de l’adulte est la plus fréquente. Elle se déclare après l’âge de 20 ans, souvent autour de 30-40 ans, et se manifeste surtout par une atteinte des muscles des ceintures et des troubles respiratoires. Le cœur n’est pas touché dans l’écrasante majorité des cas.

 

Pour la forme juvénile et adulte l’évolution entraîne souvent des difficultés à marcher et une atteinte de la fonction respiratoire. Les patients ont besoin d’un fauteuil roulant pour se déplacer et éventuellement d’une ventilation assistée pour mieux respirer.

Diagnostics et dépistages ?

Le diagnostic est évoqué à partir des manifestations qui sont différentes en fonction de l’âge : atteintes cardiaques, respiratoires et musculaires pour la forme infantile, atteintes musculaires et/ou respiratoires pour les formes tardives.

Le diagnostic est confirmé par la mesure de l’activité enzymatique de l’alpha-glucosidase acide, le plus souvent, et le plus simplement, sur un prélèvement de sang, mais il peut aussi se faire sur un prélèvement d’échantillons de peau (biopsie cutanée) ou de muscle (biopsie musculaire), et par une analyse génétique pour confirmer le diagnostic. A priori, les biopsies, quand elles ne sont pas nécessaires, sont évitées, notamment chez l’enfant.

Le dépistage pour les personnes à risques.

Vous pouvez demander à votre médecin, une consultation de conseil génétique pour vous informer sur le mode de transmission de la maladie et sur le risque qu’une personne a de développer et/ou de transmettre la maladie dans l’avenir. Et aborder les possibilité de dépistage.

Le dépistage de personnes à risque, concerne en particulier les frères et sœurs d’un malade. Par dosage enzymatique, il permet d’identifier rapidement un malade avant l’apparition de symptômes.

Dans certains cas, ce diagnostic repose sur l’analyse génétique. Elle permet d’identifier dans la famille du malade les porteurs sains (information utile pour une future envie d’enfant) et les personnes atteintes de la maladie qui n’auraient pas encore développé les manifestations (frères et sœurs du malade).

A cause de ses implications psychologiques (avec ce test, une personne peut apprendre qu’elle est atteinte de la maladie sans pour autant se sentir malade), le dépistage ne doit se faire qu’en respectant un certain nombre de principes.

Pour les mineurs, le recours à l’analyse génétique reste exceptionnel, bien que la loi le prévoit étant donné qu’il existe un traitement qui apporte des bénéfices aux personnes atteintes (le traitement enzymatique substitutif).

Le dépistage prénatal concerne les couples ayant déjà eu un enfant malade. Le but du diagnostic prénatal est de déterminer au cours de la grossesse si l’enfant à naître est atteint ou non de la maladie.

Quelle prise en charge ?

Le traitement est personnalisé, au cas par cas. Il comporte souvent une enzymothérapie substitutive qui permet de remplacer l’enzyme déficiente par une enzyme recombinante fabriquée par génie génétique, l’alglucosidase alpha (Myozyme®), et toujours une prise en charge dite « symptomatique ».

Des consultations expertes dans toute la France

La prise en charge d’une glycogénose de type II (maladie de Pompe) se conçoit au mieux dans le cadre de consultations pluridisciplinaires spécialisées dans les maladies neuromusculaires ou dans les maladies héréditaires du métabolisme. Elles réunissent les compétences de plusieurs intervenants (neurologue, médecin de rééducation, kinésithérapeute, diététicien, psychologue…). Les dispositifs de soins sont structurés en filière de santé :

la filière de santé des maladies rares neuromusculaires (FILNEMUS),

la filière Groupement des Maladies Héréditaires du Métabolisme (G2M).

Un Protocole national de diagnostic et de soins (PNDS) sur la maladie de Pompe a été publié en 2016. Destiné aux professionnels de santé (médecin, kinésithérapeute…) même non spécialisés, il détaille la prise en charge optimale d’une personne atteinte de la maladie de Pompe aux différentes étapes, du diagnostic au traitement et au suivi.

L’enzymothérapie substitutive

Utilisée chez les enfants aussi bien que chez les adultes atteints d’une maladie de Pompe, l’enzymothérapie substitutive consiste à recevoir, sous forme de perfusions réalisées à l’hôpital toutes les deux semaines, une alpha-glucosidase acide fabriquée par génie génétique (l’alglucosidase alfa ou Myozyme®) afin de pallier le déficit de l’enzyme naturelle.

Ce traitement ne guérit pas la maladie (l’anomalie génétique persiste). Il restaure l’activité de l’enzyme manquante, limitant l’accumulation du glycogène dans les cellules.

Le traitement symptomatique

Essentiel, il consiste à prévenir et traiter les complications orthopédiques (articulations, os, tendons…), respiratoires et cardiaques de la maladie. L’objectif est d’améliorer le confort et la qualité de vie au quotidien des enfants et des adultes atteints d’une glycogénose de type II, mais aussi à plus long terme leur espérance de vie.

Le traitement symptomatique peut comporter :

  • de la kinésithérapie, pour entretenir la musculature, limiter les rétractions musculaires comme les douleurs éventuelles et conserver l’amplitude des articulations, parfois en association avec le port d’attelles et la chirurgie;
  • la pratique régulière d’une activité physique douce, selon les consignes du médecin de rééducation et du kinésithérapeute;
  • des séances de kinésithérapie respiratoire, une assistance à la ventilation;
  • une rééducation orthophonique en cas de difficultés pour avaler et/ou parler;
  • des médicaments à visée cardiaque;
  • un supplémentation en calcium et en vitamine D pour prévenir la déminéralisation des os (ostéoporose) lorsque la mobilité est réduite.

 

Des cartes d’urgences Maladie de Pompe (forme infantile et forme adulte) ont été mises en place. Elles présentent les recommandations importantes pour la sécurité et la prise en charge médicale d’urgence de la personne.

Registre maladie – Mieux connaitre l’évolution

Le développement de bases de données qui compilent des informations médicales de personnes atteintes d’une maladie de Pompe aident les chercheurs à mieux comprendre l’évolution de la maladie au cours du temps (histoire naturelle), ses complications et les effets à long terme des traitements. Il contribue également à mieux connaitre les pratiques actuelles en matière de diagnostic et de prise en charge, afin de les faire progresser. Il facilite enfin le recrutement de personnes susceptibles de bénéficier de nouveaux essais cliniques.

Depuis 2004, il existe un registre français de la maladie de Pompe. Il recense aujourd’hui les données de 240 personnes atteintes d’une maladie de Pompe en France. Il existe également une base de données internationale (Pompe registry) sponsorisée par le laboratoire Sanofi Genzyme.

N’hésitez pas, si ce n’est pas le cas, à demander à votre médecin de participer à ces registres très importants pour une meilleure compréhension et recherche.

La recherche scientifique ?

Afin d’améliorer l’efficacité à long terme de l’enzymothérapie substitutive, d’autres enzymes recombinantes sont à l’essai dans la maladie de Pompe. Des approches de thérapie génique sont aussi en cours de développement chez l’Homme.

Les actualités scientifiques sur la maladie

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Elsa MARTIN-TOUAYX Laboratoire de génétique - Paris Financement bourse VML : 6 403 €

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