Quelle prise en charge ?
Le traitement est personnalisé, au cas par cas. A l’heure actuelle, bien que plusieurs essais cliniques soient menés, la prise en charge de la maladie de sanfilippo est principalement dite « symptomatique ». Ils sont indispensables pour essayer d’améliorer la qualité de vie du malade et de ses proches.
Des consultations expertes dans toute la France
La prise en charge de la maladie se conçoit au mieux dans le cadre de consultations pluridisciplinaires. Elles réunissent les compétences de plusieurs intervenants médicaux et paramédicaux.
Les dispositifs de soins sont structurés en filière de santé et Centre de référence
– la filière Groupement des Maladies Héréditaires du Métabolisme (G2M).
Des essais cliniques de thérapie génique sont en cours pour la maladie de Sanfilippo A et Sanfilippo B.
Les traitements symptomatiques.
Des traitements médicaments sont ainsi utilisés pour traiter les divers troubles : problèmes neurologiques (antidépresseurs, antiépileptiques, antipsychotiques, myorelaxant…), troubles du sommeil, etc.
Dans quelques cas, une dérivation du liquide céphalo-rachidien a permis d’améliorer des troubles du comportement réfractaires au traitement pharmacologique.
Une prise en charge non médicamenteuse est également possible.
Des soins de kinésithérapie pour entretenir les articulations sont nécessaires. Ils permettent en effet de préserver la mobilité de l’enfant le plus longtemps possible. Il a été observé par expérience que la stimulation régulière et continue de l’enfant est aussi un moyen de ralentir les pertes d’acquisition.
Des appareillages orthopédiques peuvent être proposés mais ils sont souvent mal acceptés. Ainsi si l’enfant a des problèmes auditifs, il peut y avoir un certain temps d’adaptation pour qu’il tolère l’appareil.
D’autre part, s’il a besoin de soins dentaires, une anesthésie lui est généralement faite. Cela permet en effet de prendre toutes les précautions pour garantir le bon déroulement de la séance. D’une manière générale, la personne doit être régulièrement vue par le médecin qui adaptera le traitement en fonction de l’état du patient.
Plusieurs traitements spécifiques sont actuellement à l’étude comme :
- la thérapie de réduction du substrat de l’enzyme déficiente. Elle correspond à l’utilisation de Génistéine qui a plusieurs activités biologiques qui pourraient être impliquées dans l’effet positif observé lors de son utilisation dans les études précliniques.
- la transplantation de cellules souches hématopoïétiques.
- la thérapie génique. Des essais cliniques pour la MPS III A, MPS III B et la MPS III C sont actuellement menés. Ils consistent à injecter dans le cerveau, par neurochirurgie, une certaine concentration d’un vecteur contenant le gène correct de l’enzyme impliquée dans le sous-type en question. L’objectif premier est d’évaluer la tolérance et l’innocuité de ce traitement.
- la thérapeutique enzymatique substitutive par voie intrathécale. Elle correspond à l’injection de l’enzyme déficiente au niveau de la colonne vertébrale dans le liquide céphalo-rachidien via un dispositif mis en place de type port-à-cath (boîtier implanté sous la peau).
La thérapeutique enzymatique substitutive par voie intraveineuse n’est pas disponible car l’enzyme manquante ou déficiente ne peut pas traverser la barrière hémato-méningée qui est un filtre extrêmement sélectif qui protège normalement le cerveau des agents pathogènes et des toxines du sang.
Quand ces traitements doivent-ils débuter ?
Les premiers essais ont pu montrer un certains nombres de facteurs positifs, mais n’ont pas encore permis de guérir ou stopper l’évolution de la maladie. Il est à noter que pour être totalement efficaces, ces traitements doivent être commencés avant qu’il y ait des dommages irréversibles du système nerveux central (troubles neurologiques). Si un retard de développement est observé, le système nerveux central est déjà touché. Un diagnostic précoce est donc indispensable.
Un Protocole national de diagnostic et de soins (PNDS) a été publié.
https://www.has-sante.fr/jcms/c_2659924/fr/mucopolysaccharidoses-mps
Destiné aux professionnels de santé (médecin, kinésithérapeute…) même non spécialisés, il détaille la prise en charge optimale d’une personne atteinte de la maladie aux différentes étapes, du diagnostic au traitement et au suivi.
Registre maladie – Mieux connaitre l’évolution
Le développement de bases de données qui compilent des informations médicales de personnes atteintes de la maladie aident les chercheurs à mieux comprendre l’évolution de la maladie au cours du temps (histoire naturelle), ses complications et les effets à long terme des traitements. Il contribue également à mieux connaitre les pratiques actuelles en matière de diagnostic et de prise en charge, afin de les faire progresser. Il facilite enfin le recrutement de personnes susceptibles de bénéficier de nouveaux essais cliniques.