LOGO-VML

Maladie d’Austin – Déficit multiple en sulfatases (DMS)

ACCÈS RAPIDE
LYSOSOME

Le déficit multiple en sulfatases (DMS) ou maladie d’Austin est une maladie de surcharge lysosomale extrêmement rare (une quarantaine de cas rapportés) caractérisée par un déficit de toutes les sulfatases, lysosomales ou non.

La transmission se fait sur le mode récessif autosomique. Les deux parents sont porteurs sains de la variation génétique.

 

Cette fiche est actuellement en cours de mise à jour.

Qu’est ce que la maladie ?

Décrite cliniquement pour la première fois en 1964, cette maladie est la conséquence d’une diminution de l’activité d’une famille entière d’enzymes : les sulfatases. Il a fallu attendre 40 ans pour comprendre comment le défaut d’un seul gène pouvait affecter les 17 sulfatases actuellement connues. En fait, pour être actives, ces sulfatases ont besoin de subir une modification particulière après leur production (c’est ce que l’on appelle une modification post-transcriptionnelle). Cette étape indispensable est réalisée grâce à une protéine appelée FGE (pour formylglycine-generating enzyme) qui est fabriquée à partir d’un gène nommé SUMF1. Les patients atteints de cette maladie ont des mutations sur le gène SUMF1 qui entraînent un déficit de la protéine FGE et par répercussion un dysfonctionnement de toutes les sulfatases.

La maladie d’Austin est due au déficit de l’enzyme FGE (Formylglycine Generating Enzyme), située dans le réticulum endoplasmique, et nécessaire à la conversion d’un résidu cystéine du site actif en C-alpha-formylglycine.

Le gène SUMF1 est situé sur le chromosome 3p26 et environ 20 mutations ont été identifiées. Un gène homologue SUMF2 est localisé sur le chromosome 7q11 et pourrait être responsable de l’activité résiduelle mesurée chez les malades.

Cette maladie, bien que rare, reste probablement sous-diagnostiquée. Moins d’une cinquantaine de malades ont été décrits dans le monde avec des expressions cliniques très hétérogènes pouvant associer les symptômes observés dans chacune des maladies correspondant au défaut d’une des sulfatases : leucodystrophie métachromatique, mucopolysaccharidoses (Maroteaux-Lamy, Hunter, Morquio, …) et ichtyose liée à l’X.

Classiquement, cette maladie se présente selon 4 sous-types en fonction des symptômes et de l’âge de début.

  • La forme néonatale, dont les symptômes sont similaires à ceux des mucopolysaccharidoses et apparaissent dans les premiers mois de vie, évolue rapidement vers le décès vers l’âge d’un an.
  • Il existe également une forme infantile tardive sévère et une forme infantile tardive modérée, que l’on distingue selon l’âge d’apparition des symptômes (avant ou après 2 ans) et les signes cliniques présents.
  • Enfin, la forme juvénile se caractérise par une apparition tardive et plus atténuée des symptômes.

En 2015, une équipe française (soutenu par VML) a publié une étude qui soulignent la grande hétérogénéité clinique de cette maladie et les limites des critères cliniques définis historiquement pour faire la distinction des 4 sous-types de la maladie. L’âge des premiers symptômes n’est pas un bon critère d’évolution et de sévérité de la maladie. Il semblerait que l’âge de début du retard psychomoteur soit un meilleur indicateur et que son association à plusieurs symptômes non neurologiques avant l’âge de 2 ans présagerait une forme plus sévère et rapide de la maladie.

L’étude des mutations et de leur impact ne permet pas de faire ressortir des corrélations très nettes avec la sévérité de la maladie. Un des patients, portant une mutation précédemment décrite comme induisant une forme sévère, développe une forme plus modérée de la maladie que les autres patients. Sa seconde mutation, nouvellement décrite, vient probablement contrebalancer l’effet de la première et atténuer la sévérité.
Malgré la difficulté d’établir de vraies corrélations, il parait clair que les mutations qui diminuent la production ou la stabilité de la protéine FGE induisent des formes plus sévères de la maladie. Enfin, il semble que les activités résiduelles de l’ensemble des sulfatases permettent de prédire la sévérité clinique, alors que l’activité individuelle de chaque sulfatase ne constitue pas un indicateur fiable.

Quels sont les signes ?

La forme la plus classique commence entre 1 et 2 ans, mais il existe des cas à révélation néonatale. Comme nous l’avons indiqué précédemment elle partage des signes cliniques avec d’autre maladies.

Cette liste de signes cliniques est informative et sera plus ou moins présente chez chaque patient – Elle a été réalisée par et pour des médecins, seuls à pouvoir diagnostiquer la maladie par observations multiples.

-mucopolysaccharidurie (Signe très fréquent)
-régression psychique / démence (Signe très fréquent)
-transmission autosomique récessive (Signe très fréquent)
-cou court (Signe fréquent)
-face plate (Signe fréquent)
-foie de surcharge (Signe fréquent)
-front bombe/bosses frontales (Signe fréquent)
-hypotonie (Signe fréquent)
-ichtyose (Signe fréquent)
-lordose (Signe fréquent)
-mains courtes/brachydactylie (Signe fréquent)
-racine du nez déprimée (Signe fréquent)
-splenomegalie (Signe fréquent)
-vertèbres anomalie de taille/forme (Signe fréquent)
-cardiopathie congénitale (Signe occasionnel)
-cornée opacite (Signe occasionnel)
-détresse respiratoire (Signe occasionnel)
-dysostose généralisée (Signe occasionnel)
-epiphyses ponctuations (Signe occasionnel)
-gros orteil large (Signe occasionnel)
-hydrocephalie (Signe occasionnel)
-larynx anomalie/laryngomalacie (Signe occasionnel)
-phonation anomalie / cri faible ou aigu (Signe occasionnel)

 

Diagnostics et dépistages ?

Le diagnostic biologique repose sur la mise en évidence d’une mucopolysaccharidurie et d’une sulfatidurie associées.
Le résultat est confirmé par la mesure d’activité de plusieurs sulfatases dans les leucocytes. Dans les fibroblastes, le diagnostic est plus difficile car les activités résiduelles des sulfatases sont plus élevées et variables dans ces cellules en culture.

Quelle prise en charge ?

Malgré les recherches en cours, il n’existe pas de traitement spécifique à cette maladie.

Le traitement est exclusivement symptomatique.

La recherche scientifique ?

Depuis 1990, Vaincre les Maladies Lysosomales est le premier financeur associatif de la recherche en France. De nombreux projets de recherche ont été subventionnés grâce à la solidarité et l’engagement associatif. Rejoignez nous pour poursuivre l’effort et vaincre la maladie.

Les actualités scientifiques sur la maladie

Maladie d’Austin ; Preuve de concept de l’efficacité du vecteur viral scAAV9/SUMF1 chez un modèle souris

Le déficit multiple en sulfatase, ou maladie d’Austin, est dû à une mutation du gène SUMF1 conduisant au déficit d’une enzyme qui joue un rôle dans l’activation de 17 sulfatases...

Etude française de la maladie d’Austin

Dans une récente publication, biologistes et cliniciens français se sont associés pour décrire l’évolution clinique et la biologie d’une cohorte de 10 patients français ayant un déficit multiple en sulfatases,...

Incidence de la douleur chez des enfants atteints de maladies lysosomales

Florence REITER Financement bourse VML 2005 : 10 000 € Souhaitée et financée par VML, les résultats d'une étude portant sur la douleur chez l'enfant malade sont à présent publics....

Les derniers programmes de recherche financés

Incidence de la douleur chez des enfants atteints de maladies lysosomales

Florence REITER Financement bourse VML 2005 : 10 000 € Souhaitée et financée par VML, les résultats d'une étude portant sur la douleur chez l'enfant...

Témoignages

Autres ressources​

Aller au contenu principal